Le triangle de Karpman, un jeu psychologique dangereux

Mis à jour le par Camille Lenglet

Aujourd'hui, je vais vous parler du triangle dramatique de Karpman et des 3 grands rôles possibles : bourreau, sauveur et victime. Moi, j’étais toujours la victime dans ce triangle dramatique. De quoi s’agit-il ? Comment savoir si on est dedans ? Comment en sortir ? Je vous dis tout.

Le triangle de Karpman, un jeu psychologique dangereux
Sommaire : 

Qu’est-ce que le triangle de Karpman ?

Dans les années 60, le psychologue Stephen Karpman a théorisé un outil psychologique pour expliquer certains problèmes relationnels 🧐. Il a donné trois grands rôles représentés sous forme de triangle. Comme l'explique Christine Calonne, psychologue : "Le triangle de Karpman, c'est un jeu psychologique qui a été décrit par Eric Bern et Karpman au sujet des relations il y a des jeux de domination de pouvoir entre les gens et donc dans ces jeux de domination de pouvoir et bien ils ont repéré trois positions la position : le rôle de victime, le rôle de persécuteur et le rôle de sauveur."

Le triangle de Karpman

Le triangle de Karpman. Bourreau - Sauveur - Victime, quel rôle jouez-vous le plus souvent ?

Ce triangle dramatique permet de décrypter un problème de communication ou une manipulation latente d’une personne sur une autre. Nul besoin d’être trois personnes, on peut avoir un problème relationnel entre deux personnes qui jouent alternativement le rôle de victime, persécuteur et sauveur 😅. 

Ce qu’il est important de retenir, c’est que ce jeu psychologique est inconscient. On ne se rend pas compte de ce mécanisme mental.

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Comment savoir si on est dans un triangle de Karpman ?

On l’a vu, le triangle fonctionne avec trois rôles. Même s’il se peut que le jeu psychologique se fasse entre deux individus, la plupart du temps, ce sont des personnes différentes qui le tiennent. Effectivement, chacun peut en retirer un intérêt personnel. Comment savoir si on est dans ce triangle dramatique ? Il faut identifier nos comportements quand on est dans un contexte social (amis, famille, couple, travail, etc.) :

  • On aime ordonner, voire on rabaisse sans le vouloir. Il nous arrive de considérer d’autres personnes comme inférieures à nous ➜ On se place dans le rôle de bourreau 😈.
  • On veut toujours aider, même lorsqu’on ne nous le demande pas. Parfois on empire la situation malgré nous, mais les injustices nous sont insupportables ➜ On se place dans le rôle de sauveur 🦸‍♂️.
  • On s’apitoie facilement, on a du mal à être positive et on cherche souvent quelqu’un pour écouter nos plaintes ➜ On se place dans le rôle de victime 🥺.

Pour Christine Calonne "On entre dans le triangle quand on sent que finalement c'est une relation qui est constamment basée sur des pressions il y a des pressions psychologiques, qui s'accompagnent de violence par exemple le dénigrement, la culpabilisation et donc la menace, le chantage."

Comment sortir du rôle de bourreau ?

Comme c’est un mécanisme inconscient, on ne se rend pas compte que l’on est une personne toxique pour les autres. Néanmoins, il n’est pas évident de reconnaître ses torts et de prendre sur soi quand on voit une personne se plaindre, en particulier si c’est un proche. De plus, le bourreau est souvent excédé par le comportement de la victime. Par exemple, une amie a embouti une voiture et il n’y a que du dégât matériel :

  • Au lieu de dire : “Arrête de te plaindre et de faire ta Calimero, ce n’est que de la tôle, puis t’avais qu’à faire attention !”
  • Il vaut mieux dire : “Je comprends le stress que tu as éprouvé, c’est toujours embêtant ce genre de soucis. L’important est que tu n’aies rien ! As-tu besoin d’aide pour gérer les papiers ?”

L’écoute et l’empathie sont à replacer au cœur de la relation. Si le comportement de la victime nous agace, il faut pouvoir l’exprimer sans animosité et rester factuel. Pour cela, il faut apprendre à gérer sa colère pour éviter qu’elle se répercute sur les autres 😡.

Comment sortir du rôle de sauveur ?

Difficile de ne pas vouloir aider quelqu’un en souffrance, surtout lorsqu’on est hypersensible et très empathique ! Être sauveur, c’est le rôle un peu particulier du triangle dramatique. On voit la victime se plaindre et le bourreau s’énerver, on est un peu entre les deux ! Donc on a envie d’aider, mais aider n’est pas sauver. Pour savoir si on peut réellement apporter notre aide, on doit se poser quatre questions 🤔 :

  • “Est-ce que j’ai une responsabilité dans cette affaire ?”
  • “Est-ce que cela relève de ma compétence ?”
  • “Ai-je vraiment envie d’aider cette personne ?”
  • “M’a-t-on clairement demandé d’aider ?”

Si on répond oui aux quatre questions, on peut se permettre d’aider. Cependant, si on répond non à ne serait-ce qu’une question, alors on n’intervient pas 🙅‍♀️. Surtout dans le cas de la dernière question, elle est cruciale pour déterminer si on a raison d’apporter son aide ou pas. Si on répond non à une ou plusieurs questions, c’est qu’on se met en position de sauveur.

Comment sortir de son rôle de Victime ?

On a toutes sûrement été un jour dans le rôle de victime, car ça fait du bien de trouver du réconfort auprès du sauveur. Seulement, plus on apprend à compter sur les autres, plus il est impossible de sortir du triangle bourreau, sauveur, victime. Alors, pour en sortir, il faut :

  • 👉 Apprendre à compter sur soi-même. Chacun se tourne vers sa propre réalité comme décrit dans “Les Accords Toltèques”, donc on doit se défaire des autres pour évoluer.
  • 👉 Éviter de faire des généralisations. Par exemple, on oublie les phrases du type “c’est toujours à moi que ça arrive”.
  • 👉 Exprimer une émotion plutôt qu’une plainte. Surtout lorsqu’on ressent une émotion négative comme la peur ou la tristesse.
  • 👉 Reconnaître ses torts. Il est toujours plus facile de rejeter la faute sur les autres, en particulier le bourreau. Pour sortir de son rôle, on met de côté sa mauvaise foi et on va de l’avant !

Bien sûr, on peut espérer que notre entourage soit présent et bienveillant pour nous épauler. Néanmoins, il ne faut pas que ça soit un réflexe de penser ainsi. L’indépendance et la confiance en soi sont à cultiver pour ne plus être victime 💪.

Pourquoi ne faut-il pas entrer dans le triangle de Karpman ?

Ce jeu psychologique inconscient a des effets néfastes sur nos relations sociales. On sera toujours dans une construction bancale, peu importe le rôle que l’on tient dans le triangle. On aura des relations toxiques, qu'elles soient amoureuses, amicales ou même familiales. 

A force d'entretenir ce type de relation, on peut développer des troubles psychiques et intérioriser des peurs, de la honte ou même de la culpabilité. Notre comportement sera impacté et on s’enfoncera dans notre rôle de bourreau, sauveur ou victime.

😞 Certaines personnes peuvent même développer une phobie sociale, en voulant à tout prix éviter d’être à nouveau en contact des autres…

📌

Il est plus facile d’éviter de se mettre dans ce triangle dramatique, que d’en sortir. En effet, on corrige plus facilement un comportement et une relation quand ils ne sont pas encore dysfonctionnels. Que l’on soit bourreau, sauveur, victime, la communication non violente et l’expression sincère de ses émotions sont des clés essentielles pour ne pas rentrer dans le triangle de Karpman. Pour Christine Calonne : "Sortir du triangle, c'est reconnaître ses émotions et ses besoins. Il est possible d'en sortir, c'est ça finalement, c'est reconnaître ses émotions et ses besoins pour reprendre la responsabilité, ça, c'est vraiment la clé. C'est de prendre la responsabilité, de prendre soin de soi, personne ne peut le faire pour soi. Prendre soin de ses émotions, personne ne peut vivre nos émotions à notre place il n'y a que nous-mêmes."

Dés qu'on identifie qu'on est dans le triangle, il faut réagir 👉 Comment sortir du triangle de Karpman ? 5 étapes à connaître

S’appuyer sur des valeurs positives

La meilleure façon d’éviter d’entrer dans ce jeu psychologique, avec d’autres personnes, est de s’appuyer sur des valeurs positives comme l’empathie et la bienveillance. En les mettant au cœur de nos relations sociales, on échappe ainsi à des personnes toxiques et des pervers narcissiques. Seulement, il est important de véhiculer soi-même ces valeurs pour les avoir en retour 🤗 !

L'avis de la rédaction : sortez du jeu !

Vous l'aurez compris, ce triangle dramatique se joue à 2 ou à 3 mais pour qu'il fonctionne, tout le monde doit jouer son rôle... Et c'est l'une des clés les plus efficaces pour en sortir. Il faut casser ce triangle pour l'empêcher d'exister. Une fois que vous aurez identifié le rôle que vous jouez, ou celui que l'autre veut vous faire jouer, à vous de briser la chaîne. Observez les situations et vous vous apercevrez que le scénario est toujours le même, inlassablement. Pour en sortir, refusez de jouer votre rôle ! Ne vous plaignez pas, ne sauvez personne ou ne soyez pas agressif et la spirale sera brisée. Une autre technique consiste également à jouer le miroir. C'est-à-dire que si votre interlocuteur joue le bourreau, faites-en de même, idem pour le sauveur ou la victime, ainsi le triangle ne peut pas se mettre en place. Pour autant, repérer ce mécanisme psychologique n'est pas toujours facile et refuser de jouer son rôle, encore moins... Un psychologue vous aidera à mieux comprendre ce qu'il se passe et comment en sortir, n'attendez pas pour rendre rendez-vous.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
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Source : marieclaire.fr 

Article proposé par Camille Lenglet

⭐ Mon rêve de bonheur : Me sentir libre dans ce que je fais.

En gros dans votre article, pour sortir du rôle du bourreau, il faut devenir sauveur... Pour sortir du rôle de sauveur, il faut devenir une victime, puisqu'on va se dévaloriser à toujours se remettre en question avant d'aider quiconque. Pour sortir du rôle de victime, on devient un (son propre bourreau), puisqu'on doit dire que si on est victime, c'est plus de notre faute que celle des autres (on va aller dire ça aux victimes de viol pour voir hein). Cette dissociation est une arnaque intellectuelle. On est tous les 3 en même temps, à tour de rôle, à différents moments de la journée. Même les personnes dépressives peuvent endosser le rôle de sauveur par coping et de bourreau pour leur entourage, malgré leur victimisation personnelle constante.

Pas d'accord il y a un an

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