6 conseils pour remonter le moral d’un·e ami·e
1. Créer une “safe space” et être à l’écoute
La première chose à faire est de montrer que notre ami·e peut nous confier des choses et qu’il ou elle sera avec une personne qui ne la jugera pas. J’appelle cela créer une “safe space”, un endroit sûr où ses émotions et ses agissements ne seront pas critiqués. Cela permet de rassurer et de montrer que l’on est présente pour il/elle avec bienveillance 🤗.
“Je suis là pour toi, tu peux tout me dire tu sais, jamais je ne te jugerais. Tu es mon ami·e et je veux vraiment t’aider alors n’hésite pas à me dire ce que tu as sur le cœur.” |
Grâce à cela, notre ami·e pourra vider son sac en parlant de ce qui le/la travaille. Et c’est là où l’un des comportements les plus importants intervient : l’écoute. Il ne sert à rien de donner des conseils, si on n’a pas correctement écouté ce que la personne avait sur le cœur. Sans écoute complète, on ne pourra pas remédier aux problèmes de l’autre, mais on guérira nos propres blessures en parlant via notre prisme, comme l’explique la psychosociologue, Patricia Delahaie. La personne qui se confie doit se sentir comprise et entendue pour avancer.
👉 Pour être sûre que l’on ait bien compris ce qu’elle nous a dit, on peut reformuler la problématique en disant : “est-ce bien cela qui te pose problème ?”. C’est la base de l’écoute active et cela montrera qu’on est réellement investi et qu’on a envie d’aider.
2. S’adapter à sa personnalité
J’ai trop longtemps oublié qu’on ne fonctionnait pas tous et toutes de la même manière. Combiné à mon syndrome du sauveur et mon envie d’aider, j’ai parfois forcé un peu trop les choses. Sauf qu’on ne vit pas les épreuves de la même manière, que ce soit un coup de mou, une rupture brutale, un licenciement ou pire, un deuil 😟. Comme l’explique la psychosociologue, il y a toute sorte de comportements. Certaines personnes vont se replier sur elles-mêmes pour puiser de la force, d’autres vont se réfugier dans une passion et il y aura celles et ceux qui auront besoin de s’entourer, de sortir et de rire.
“Dis-moi ce que tu veux faire, sache que je m’adapte à toi et tes envies !” |
Bref, il est facile de comprendre qu’on ne réagit pas de la même manière, il y a des personnes qui peuvent rester muettes à cause du traumatisme, ce qui a souvent lieu lorsqu’il y a un gros choc émotionnel. Il faut donc faire attention au rythme de la personne et ne pas imposer quelque chose, mais simplement montrer que l’on est présente et prête à aider dès qu’il ou elle en sentira le besoin ❤️.
3. Partager son expérience
Une fois que l’on aura rassuré, écouté, compris l’autre, on pourra passer au partage d’expérience. Comme je l’ai dit, tout le monde n’a pas envie ou même besoin d’entendre un autre vécu des choses. Néanmoins, dans les moments de peine, on cherche généralement des proches qui ont déjà vécu des expériences similaires, pour voir qu’il est possible d’aller mieux. Je pense aux ruptures, mais il peut y avoir des choses beaucoup plus lourdes à vivre comme le deuil d’un parent. Ce fut mon cas lorsque j'avais 25 ans... Désormais, lorsqu'une personne de mon entourage traverse cela, je n’ai même pas besoin de parler pour montrer mon empathie et ma compréhension de la douleur 🤕.
“Lorsque j’ai vécu telle chose, j’ai décidé de faire ça et ça m’a vraiment aidé à me sentir mieux. Peut-être que tu devrais tester et que ça te ferait aussi du bien, qu’en penses-tu ?” |
⚠️ Attention à ne pas recentrer la conversation sur soi ! Il faut que l’autre reste au cœur de la conversation, parler de soi n’est pas utile. Il en va de même pour les conseils, les distribuer à tout bout de champ n’est pas forcément le bienvenu. Il faut y aller avec prudence et parcimonie et recadrer la conversation dès qu’on s’éloigne du problème de notre ami·e.
4. Ne pas trop en faire
À trop vouloir aider, on en vient à faire du mal. Cela est particulièrement vrai lorsque la difficulté rencontrée est un licenciement ou une rupture. Il manque quelque chose à l’autre et on cherche à tout prix à le lui rendre 😖. On peut même en venir à être très maladroite, en dénigrant l’ex, alors que la personne a toujours des sentiments. Personnellement, je n’ai jamais apprécié d'entendre que mon ex était un gros con. Après tout, j’avais choisi d’être avec ce con pendant 3 ans 😅…
Cela peut être très violent, y compris dans le cadre d’une recherche d’emploi. Il ne sert à rien d’envoyer des offres à son ami.e, cela ne fera qu’empirer la situation. Peut-être que la personne est en burn-out et a besoin de temps pour se remettre ? Faire cela n’arrangera rien, au contraire, il y aura la naissance d’autres émotions négatives, comme de la culpabilité…
“Prend ton temps, tu as le droit d’aller mal et d’avoir des moments plus compliqués que d’autres.” |
5. Laisser le temps faire son œuvre
Pour être sûre que l’on n’est pas trop invasive, il faut laisser le temps faire son œuvre. C’est le meilleur moyen de se remettre d’un événement difficile ! On a besoin de laisser sortir nos émotions et de les comprendre, pour pouvoir avancer de nouveau. Il y a même certaines blessures émotionnelles qui ne se referment jamais complètement, c’est ce que j’ai compris avec le deuil. Il ne faut donc pas presser notre ami.e, même si on a à cœur de le ou la voir se sentir mieux. Et si on se sent dépassé par tout cela ? On peut le verbaliser grâce à la communication non violente. On est en droit de dire que ça nous dépasse et que ça nous fait du mal 😔...
“Te voir souffrir me rend extrêmement mal et j’ai l’impression de ne servir à rien, alors aujourd’hui, je ne pourrais pas t’écouter”. |
Il est normal de saturer et de poser ses limites et la personne est censée comprendre cela en retour. En plus, exprimer sainement ses émotions permet de préserver au mieux la relation et d’éviter des tensions inutiles.
6. Inciter à se faire accompagner
On ne peut pas porter seule le poids de la tristesse d’une ami·e. Si on remonte le moral de manière sporadique, ce n’est pas la même chose que de le faire chaque jour. Un moral bas peut traduire une santé mentale défaillante et même si ce n’est pas facile à reconnaître, il faut en parler.
La dépression est une maladie qui peut s’installer sans que la personne s’en aperçoive ou comprenne de quoi il s’agit. Pourtant, de plus en plus de gens en sont atteints ! Depuis la pandémie, il y a eu une hausse de 25% de la maladie chez les Français 😥. Par conséquent, si on est sensibilisé au sujet, comme moi (et vous maintenant aussi), il ne faut pas hésiter à verbaliser cela auprès de la personne que l’on aime. Cela peut l’aider à s’en sortir véritablement et à avancer. Et de notre côté, on peut aussi reprendre un rôle plus léger et être apaisée parce que la personne est accompagnée par un professionnel de santé.
Cet article peut vous aider et aider votre ami·e >>> Comment reconnaître une déprime d’une dépression ?
L'avis de la rédaction : surveillez l'évolution de la situationGrâce aux conseils de Camille, vous savez désormais comment remonter le moral de votre ami(e), du moins, vous avez le mode d'emploi. Le plus difficile étant de se centrer sur l'autre, de l'écouter, de garder en tête qu'il ou elle ne réagit pas de la même façon que vous et que ce que vous pensiez bon à la base, peut être dévastateur pour l'autre. Soyez attentive à l'évolution de la situation, vous ne pouvez porter seule la souffrance et le mal-être de votre amie. Si la situation s'ancre dans le temps, il faut alors prendre rendez-vous avec un psychologue. Souvenez-vous que tout ce qu'on ne dit pas, s'ancre en nous. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! |
Mais aussi :
- Anxiété, trouble anxieux généralisé : tout savoir pour en guérir
- Je me sens vide : comment remplir ce gouffre intérieur ?
- Je ne parviens pas à sortir du lit : zoom sur la clinophilie
Source : neonmag.fr