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Il n'y a pas de honte à penser, voire à dire que l'on déteste être enceinte. Bien au contraire !
Enceinte : une seconde crise d'adolescence
Si la crise d'adolescence porte le nom de crise, c'est bien parce que ce n'est pas un moment hyper serein dans l'existence d'une personne. Eh bien la grossesse, c'est pareil ! 🤰🏼 Quoi de plus agaçant que d'avoir l'impression (et la pression) que l'on devrait être heureuse et épanouie d'attendre un enfant alors qu'on est en pleine crise d'identité.
L'épreuve de la mutation du corps
Même si l'on fait partie des chanceuses, difficile d'imaginer une grossesse sans un seul des petits tracas qui l'accompagne. Si ce ne sont pas les fameuses nausées du matin… du soir… ou de la journée, ça peut être le retour de l'acné, des problèmes de digestion, sans parler de la fatigue extrême. Et surtout, il faut accepter de voir son corps se modifier. Les seins qui prennent du volume d'un seul coup, le ventre et le corps tout entier qui s'arrondissent, le poids qui augmente sur la balance...
Il n'est pas facile de dire au revoir à son corps de femme et d'accepter son corps de femme enceinte. Sans parler du fait que ce corps, il faut y veiller et même le surveiller. Attention aux vergetures, aux varices, ne pas prendre trop ou trop peu de poids, ne pas manger ce que l'on veut. Ce corps devient une véritable obsession, d'abord pour soi, puis peu à peu pour les autres, alors qu'il devient hors de contrôle. Et quand on sait comme le corps a une grande importance dans notre société, on a vite fait, soit de s'épanouir avec ce corps qui fait ce qu'il veut, soit de se sentir complètement dépassée et même de détester l'image que l'on renvoie.
Je deviens vulnérable
Le corps d'une femme enceinte est sujet à beaucoup de changements et n'est parfois plus du tout en adéquation avec notre esprit, ni même parfois avec la personne que nous sommes. Si les sportives sont contentes de pouvoir faire du sport enceinte, certaines devront drastiquement réduire la cadence. Attention aussi en portant des choses lourdes ! Voilà donc qu'on se retrouve donc à demander de l'aide pour porter ses courses, son pack d'eau, ses précédents enfants… Impossible aussi de se pencher pour faire ses lacets, enfiler un collant ou tout simplement ramasser quelque chose par terre.
Si pour certaines c'est une super occasion d'avoir du monde à son service, pour d'autres, c'est juste rabaissant, voire humiliant de dépendre des autres et de se retrouver coincée dans ce nouveau corps. Certaines femmes ont donc la désagréable impression que pendant cette période, elles peuvent dire adieu à l'égalité homme femme.
On se sent vite en décalage face aux images de femmes enceintes radieuses - Cet article pourrait vous plaire : 7 trucs et astuces à savoir quand on attend son premier enfant
Corps en mutation et esprit sous pression
🧠Il n'est pas rare qu'en apprenant une grossesse, l'inconscient nous fasse la surprise de remettre sur le devant de la scène des éléments que l'on avait bien enfouis. Souvenirs d'enfance, difficultés des rapports avec ses parents ou encore parents toxiques. Pendant cette période, l'esprit est lui aussi rudement mis à l'épreuve.
Il faut gérer le bonheur et les attentes des proches alors même que l'on est pleine de questionnements, et d’inquiétudes, parce que devenir mère, ça peut paraître banal, mais en tant qu'individu c'est exceptionnel et carrément déroutant. Il faut presque être d'ores et déjà la mère parfaite que tout le monde attend. Celle qui respecte les interdits, ne plus boire, ne plus fumer, ne plus manger de roquefort, de saucisson, de sushis… Celle qui ne jure plus, porte des vêtements informes et va se faire piquer le bras tous les mois avec le sourire et le sens du sacrifice.
Pourquoi ne pas aimer être enceinte est un tabou ?
Aujourd'hui faire des enfants est plus un choix qu'une obligation (sociale) et quand on pense aux couples qui ne parviennent pas à faire d'enfant, tomber enceinte et ne pas aimer ça, c'est un peu comme un affront. Il faut dire aussi que l'image de la femme enceinte, dans les médias, les publicités, est toujours positive. Donc, si l'on n’aime pas ça, c'est qu'on a sans doute un problème parce qu'on met en péril l'image ou le cliché d'une maternité épanouissante et comblée. C'est donc aussi tabou que de dire que l'on ne supporte plus ses enfants ou qu'on a eu du mal à les aimer dès le début. C'est une sorte d'entaille faite à l'image de la mère parfaite.
L'avis de la rédaction : une bonne mère tu serasDétester être enceinte touche avant tout à l'image du corps. Avoir l'impression de se faire envahir de l'intérieur, le sentiment de perte de contrôle sur son corps, la peur de ne plus jamais se revoir telle que l'on était. Rassurons-nous, ces émotions négatives ne remettent pas en question la mère que l'on sera. Il n'y a aucun lien entre la grossesse et le fait d'être une bonne mère. Il est même possible d'avoir la nostalgie d'une grossesse que l'on a détestée, parce que l'accouchement signe en fait la première séparation d'avec son enfant. Le conseil serait donc d'en profiter autant que possible, de prendre son mal en patience parce que le meilleur est à venir et surtout, de ne pas hésiter à parler de son mal-être, à des amies qui seront contentes de pouvoir se lâcher ou à un psychologue qui n'est pas là pour vous juger. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe |
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