Comment parler la mort à un enfant ?
La mort est inévitable. On peut perdre un être cher ou son animal à tout instant et un enfant peut être aussi confronté aux étapes du deuil. Il vaut donc mieux en parler, car le silence peut provoquer des traumatismes supplémentaires. Alors voici quelques conseils pour parler de la mort à un enfant :
1. Lui expliquer le cycle de la vie
Aidez votre enfant à comprendre que la mort s’inscrit dans un cycle naturel. N’hésitez pas à utiliser des exemples qui ne l’inquiéteront pas comme les feuilles sur un arbre qui tombent en expliquant que tout a une durée de vie. Abordez également le sujet de la maladie en insistant sur le fait que de nombreuses personnes peuvent guérir.
Vous pouvez également vous appuyer sur de nombreux livres pour enfants qui expliquent la mort comme par exemple :
- Capitaine Papi de Benji Davies : Une grande histoire de complicité entre un grand-père et son petit-fils. Ce récit d’aventure raconte combien ceux que l’on aime restent proches même quand ils partent très loin.
- Si on parlait de la mort de Catherine Dolto : Quand quelqu’un qu’on aime meurt, le fait que la vie continue nous rassure et nous avons le droit d’être heureux.
2. Utiliser les bons termes
Préférez utiliser des mots comme « il est mort » plutôt que « il est parti » ou des expressions comme « s’endormir » « s’en aller ». Votre enfant peut croire que le proche ou son animal, est parti pour un voyage et il attendra ainsi son retour ou sera anxieux quand un membre de la famille partira en voyage.
Le terme « s’endormir » peut également provoquer une grande crainte de l’enfant d’aller au lit de peur de mourir lui aussi. Sachez que les câlins peuvent permettre à l'enfant de diminuer son stress et de sentir que vous êtes toujours là.
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3. Inclure l'enfant
La problématique concerne l’ensemble de la famille, ne niez pas la réalité. La mort est inéluctable et vous ne pouvez pas l’enjoliver.
Une grande hésitation sur la venue ou non de votre enfant à des funérailles est également normale. Cette cérémonie marque pourtant la séparation entre les vivants et les morts et joue un rôle très important dans l’entrée du deuil. Elle permet à l’enfant de comprendre que la mort n’est pas abstraite et de vivre une douleur constructive.
Témoignage de Camille, une de nos rédactrices "Mon grand-père est mort quand j'avais 7 ans. Mes parents ont eu peur que les funérailles soient un choc émotionnel, donc ils ne m'y ont pas emmené. Le problème, c'est que je n'ai compris à l'époque ce qu'il se passait et ça a été une grande souffrance. C'est d'ailleurs à partir de cet âge-là que j'ai pris beaucoup de poids, car je n'ai pas pu faire mon deuil correctement. C'est pourquoi je pense qu'il est important qu'un enfant participe à l'enterrement, cela l'aidera à avancer." |
4. Échanger et partager autour de la mort
L’enfant peut vous demander ce qu’il advient après la mort et cette question peut être déstabilisante. Vous avez le droit de lui dire que vous ne savez pas ce qu’il y a après la mort ou si vous êtes croyant, vous pouvez parler du paradis.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il est important de partager les points de vue
pour lui transmettre un début de réponse et qu’il se construise son propre chemin intellectuel. Parler, c'est aussi un bon moyen de réduire le stress chez l'enfant, afin qu'il extériorise.
Comment gérer la réaction de l’enfant après un décès ?
Après l’annonce, votre enfant est peut-être retourné vaquer à ses occupations, sans rien demander. Vous pouvez alors y lire comme un manque d’émotion et de chagrin.
En réalité, l’enfant a très bien compris mais il a besoin de temps pour intégrer l’information, c’est un mécanisme de défense nommé le clivage. L’enfant est plus fragile et n’a pas la même force intellectuelle pour se défendre que vous, adulte.
Laissez-le s'exprimer en acceptant sa façon de faire son deuil. La première réaction peut être la peur de l’abandon. L’enfant peut vite vous questionner sur votre mort, sur la mort d’un membre de votre famille ou même qu’il fasse le souhait de mourir tous ensemble. Ces moments de questionnement sont importants et doivent être résolus en donnant des réponses claires avec tact.
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L'avis de la rédaction : le parent, ce référentNotez que le référentiel de l’enfant reste l’état émotionnel de ses parents. Vous avez le droit d’être triste et de pleurer. Ces émotions reflètent une réalité avérée et permettront à l’enfant d’avoir également de la peine. Rester vague et exclure votre enfant de la mort peut être très déstabilisant pour lui. Si vous observez des comportements changeants, comme une peur, une angoisse et une anxiété constante, n’hésitez pas à faire appel à un psychologue diplômé qui pourra épauler toute votre famille dans ce moment difficile.
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