Les étapes du deuil, un pas après l'autre

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Existe-t-il une absence qui fasse plus souffrir ? Il arrive un moment, à un certain âge où la plus grande majorité d'entre nous a déjà connu ce drame, cette perte absolue. Tout au long de notre vie, la mort est notre compagne, elle marche à nos côtés, mais quand elle touche ceux que l'on aime, comment vivre avec cette absence ? Comment rester en vie quand la mort frappe ? Comment sortir du deuil ?

Les étapes du deuil, un pas après l'autre

La mort, aussi dramatique que banale

Qu'elle arrive comme une claque, un uppercut, le choc ultime, ou qu'elle se soit déjà insérée dans notre quotidien, toujours présente comme une ombre noire qui veille et attend, quand la mort surgit, tout fout le camp et seule la douleur reste. On a beau la connaître, savoir qu'elle arrivera, impossible de se préparer à ce manque, à ce vide que plus rien, jamais, ne pourra combler. Subir la perte d'un parent, affronter la mort d'un mari, d'un ami, c'est perdre une partie de notre vie. Nous n'aurons plus jamais d'autre mère, plus jamais d'autre père, plus jamais cette personne à nos côtés. 

Le deuil ne doit pas être sous-estimé et s'en remettre demande du temps. Un temps plus ou moins long, qu'il faut accepter de prendre afin de pouvoir réapprendre à vivre.

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Un deuil à la hauteur de son attachement

Lorsque l'on perd quelqu'un, le deuil commence automatiquement. C'est un processus essentiel, à la hauteur de l'attachement qui vous liait à cette personne. La mort est une rupture et faire son deuil permet d'apporter une réparation, voire de cicatriser. Le deuil est donc un passage obligé et plus le chagrin est grand, plus il sera long et intense. C'est normal.

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On ressent une profonde tristesse et un vide immense après la perte d'un être cher. Le deuil est un processus individuel et unique, il n'y a pas de "bonne" ou de mauvaise façon de le vivre. Il est important de vous autoriser à ressentir vos émotions, aussi douloureuses soient-elles. De ne pas vous couper de ces émotions. Parlez-en à des personnes de confiance, exprimez ce que vous ressentez, un psychologue peut être un précieux soutien pour traverser cette période. Sachez que même si le chagrin semble insurmontable maintenant, avec du temps et du soutien, vous commencerez à guérir. 

Les 5 étapes du deuil : un temps pour chaque émotion

On parle des étapes du deuil pour le décrire et en comprendre le processus. Cependant, comme souvent lorsqu'il s'agit d'humain, les choses ne sont pas figées. Les étapes du deuil ne se font pas toujours dans un ordre chronologique. Une étape peut passer, puis revenir, d'autres peuvent se chevaucher. Certaines vont durer longtemps, quand d'autres seront plus éphémères. Ces 4 étapes sont des points de repère, elles permettent de savoir où l'on en est et de mettre un nom sur les émotions qui nous traversent, mais elles sont propres à chacun. Le processus du deuil se fait selon qui nous sommes.

C'est la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross qui a défini les 5 étapes du deuil. Déni, colère, négociation, dépression, acceptation. Ce sont les 5 étapes que traverse une personne en plein processus de deuil. Il ne s'agit en aucun cas de ranger toutes nos émotions d'endeuillée dans ces cases. Ces étapes permettent de mettre un nom, de définir ce que nous ressentons et de nous aider à avancer pas après pas, à notre propre rythme.

1. Le déni, le choc

C'est cette phase d'incrédulité, presque d'anesthésie, qui nous saisit tous lorsqu'on apprend la mort d'un être aimé : "ce n'est pas possible !" Même si, selon les circonstances, on pouvait se préparer à un décès, impossible d'imaginer que l'on ne verra plus jamais cette personne, qu'on ne l'entendra plus jamais, qu'on ne pourra plus lui parler, prendre sa main, l'embrasser... Inimaginable ! Le déni, c'est donc l'étape qui nous permet de survivre à cette nouvelle. Parfois, on se retrouve même à partir en quête d'informations, à chercher à comprendre ce décès, à trouver une explication. "Qu'est-ce qui aurait pu empêcher ça ?" Ce déni écarte un instant le chagrin en refusant la fatalité du décès. Peu à peu, la réalité, pourtant, refera surface.

2. La colère

Au moment d'un décès, il est sain d'accueillir sa colère. Si l'on bloque cette colère, elle aura du mal à se dissiper. La mort est injuste, la colère est donc légitime, il faut la laisser passer et la vivre, même si elle est excessive, peut paraître déplacée ou illogique, elle fait partie du processus. Impossible de se reconstruire si l'on ne laisse pas sa colère s'exprimer. C'est bien souvent une colère qui part dans tous les sens : "pourquoi est-ce qu'il/elle n'a pas fait plus attention ?", "pourquoi je n'ai pas plus pris soin de lui/elle ?", "pourquoi les médecins n'ont pas fait plus ?"... C'est l'une des phases les plus difficiles parce qu'elle est épuisante et nous isole de nos proches dont nous avons le plus besoin dans ces moments-là. Pourtant, je le répète, cette colère est essentielle dans le travail de deuil, elle est la confirmation de notre attachement et de notre amour pour la personne que nous avons perdue. C'est aussi un signe que nous progressons dans notre deuil.

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3. La négociation

C'est une étape qui intervient aussi lorsque l'on apprend qu'un proche va bientôt mourir. On marchande : "et si... on trouvait rapidement un traitement.", "mon Dieu, je te promets de consacrer ma vie aux autres si tu la/le laisses en vie", "si seulement je pouvais me réveiller et que tout ça ne soit qu'un cauchemar." La négociation est un acte, une pensée désespérée. Notre sentiment d'impuissance est si grand que nous refusons la réalité et nous en détachons totalement. C'est une phase d'illusion durant laquelle notre esprit cherche à modifier le passé pour changer la réalité.

4. La dépression

La fin de la négociation intervient quand nous prenons conscience de l'implacable réalité et que nous revenons dans le présent : la perte, l'absence, le vide. Quelle est la seule réponse valable face à cette réalité ? La tristesse et la dépression. En aucun cas une dépression liée à une maladie mentale, mais bel et bien la réponse appropriée à la perte d'une personne aimée. Cette phase de dépression n'est donc absolument pas anormale. On ne doit pas être réparée, mais accompagnée. Cette période peut sembler interminable parce qu'elle paraît insurmontable : nous sommes sorties de notre brouillard et la réalité est frappante, les émotions qui nous submergent alors sont violentes. 

Cette dépression isole, trouble le sommeil et l'appétit, épuise, etc. nous sommes en pleine détresse et pourtant nous devons accepter cette tristesse comme une invitée nécessaire qui va nous permettre d'assimiler ce deuil, de nous reconstruire et de nous renforcer. Nous devons accepter cette dépression, lui faire de la place, elle s'en ira seulement lorsque nous aurons la force d'accepter. Bien sûr, la tristesse est particulière parce qu'elle peut revenir de temps en temps, c'est ainsi que fonctionne le deuil. Il ne faut pas hésiter à parler de cette dépression à votre médecin

5. L'acceptation

L'acceptation n'est pas la fin de la douleur et encore moins l'oubli. L'acceptation, c'est une phase de reconstruction, celle pendant laquelle nous acceptons la réalité de la situation. La vie (une autre vie) reprend son cours et nous commençons à remonter la pente avec plus d'énergie et de facultés physiques et psychiques. C'est le moment où nous devons réorganiser notre vie sans cette personne que nous avons perdue. Cette étape, c'est aussi l'acceptation que notre vie a changée pour toujours, que nous devons la réajuster en fonction de cette situation dramatique. Les choses ne peuvent pas reprendre telles qu'elles étaient avant.

Et après ? L'oubli ?

Faire son deuil, c'est faire un travail de deuil. Ce travail de deuil consiste à accepter la mort, la perte de la personne qu'on aime. En aucun cas, il n'est question d'oubli. Comment oublier d'ailleurs ? Comment tourner la page, passer à autre chose ? On pense souvent, à tort, qu'une fois que le deuil est fait, on passe à autre chose et on oublie la personne aimée. Non, bien sûr que non. En pensant ça, comment bien faire son deuil ? Évidemment que dans ces conditions, on refuse de faire son deuil. Mais, n'oublions jamais que le deuil n'est pas l'oubli. Le deuil, c'est apprendre à vivre avec cette absence. Une mort laisse en nous une marque indélébile, à la fin d'un deuil nous ne serons donc pas revenus la personne que nous étions avant. À la fin d'un deuil, nous serons une personne capable de ressentir de la joie, du plaisir, du bonheur et de vivre avec sa cicatrice, même si de temps à autre, elle se révèle douloureuse.

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Changement de comportement après un deuil : les conséquences sur notre santé

Malgré les étapes qui le composent, le deuil n'est évidemment jamais simple et il peut avoir de lourdes conséquences sur notre santé psychique ou psychologique. Il représente par exemple un facteur majeur de risque suicidaire et/ou de comportements addictifs et dangereux (alcool, médicaments, drogue, conduite à risque). 5% des personnes endeuillées peuvent même souffrir de deuil pathologique. C'est-à-dire qu'un deuil compliqué, qui s'étire particulièrement, peut amener une personne à contracter une maladie mentale ou physique. Cette personne endeuillée peut souffrir d'une profonde dépression, de troubles anxieux, voire développer des ulcères, des difficultés cardiaques ou même un cancer. Plus la mort est brutale, plus la culpabilité du vivant est grande et plus le risque de deuil pathologique est élevé.

L'avis de la rédaction : un travail difficile et éprouvant

Le travail de deuil est difficile et chaque situation est particulière. Se faire accompagner par un thérapeute pendant ce processus est très efficace, en particulier si vous avez du mal à verbaliser vos émotions. Il est essentiel que vous puissiez les exprimer pour avancer. Si vous ressentez des émotions telles que de la culpabilité, de la colère, ou encore si vous entreteniez des relations conflictuelles avec la personne disparue, n'hésitez pas à prendre rendez-vous.

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Source : Lorsqu'un de vos parents décède : Gérer le deuil de votre mère ou de votre père - Dignité

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