Mère envahissante : comment rééquilibrer la relation avec elle ?

Mis à jour le par Lauriane Amorim

"Vous venez manger ce week-end ?" Ça commence toujours comme ça. Un texto banal de ma mère, qui ne devrait pas faire de mal à une mouche, mais qui, pour moi, est source d'angoisses. Ma mère, je la vois toutes les semaines et plusieurs fois par semaine, ce week-end, j'ai envie de profiter de mon temps libre. Je n'ai pas envie de venir, mais je ne peux pas lui dire, sinon, c'est la crise assurée... parce que dans ma vie, c'est toujours tout pour ma mère !

Mère envahissante : comment rééquilibrer la relation avec elle ?

Coincée entre une mère envahissante et ma culpabilité

Même depuis que je suis adulte, que je vis en couple et que j'ai fondé ma propre famille, ma mère ne m'épargne rien. Elle est tout le temps là 😅 ! Dans l'ensemble, on s'entend très bien et on est proches, et c'est sans doute ça le problème : nous sommes trop proches. Tellement proches que je n'arrive jamais à lui dire qu'elle va trop loin. Être adulte et se sentir obligée de mentir pour ne pas blesser sa mère, c'est frustrant et ça mine l'estime de soi. 

Mais ma mère n'est pas quelqu'un à qui on dit non. Quand elle veut quelque chose, elle sait comment l'obtenir, même si c'est aux dépens de mes propres besoins et désirs. Moi, de mon côté, je me sens toujours coupable. Si j'ai envie de m'offrir une robe hors de prix, je ne lui dis pas, elle jugerait la dépense folle, inutile et me le reprocherait, mais moi, sans savoir pourquoi, je culpabilise de ne pas le lui dire. Mon père n'est pas très causant, alors quand elle veut parler, elle m'appelle, si je ne laisse pas tout tomber pour répondre, je m'en veux, alors qu'on se parle tous les jours. 

📌

Concernant l'éducation de mon fils, elle a aussi son mot à dire 🙄 : si je ne fais pas comme elle a fait, je ne fais pas bien, et si je fais comme j'ai envie, je doute et je me remets des dizaines de fois en questions. Bref, je suis enfermée dans une relation malsaine avec ma mère.

Une mère envahissante n'est pas une mère toxique

Quand la mère toxique est manipulatrice et reproche ses malheurs à son enfant. En revanche, la mère envahissante est intrusive, elle ne respecte pas les désirs de son enfant, contrôle sa vie et fait pression pour en connaître les moindres détails. Il n'est d'ailleurs pas rare que je raconte à ma mère des événements de ma vie qu'elle ne devrait sans doute pas connaître. Un syndrome de Stockholm, pensez-vous ? Peut-être, mais plutôt une impression de complicité, qui est en fait une fusion mal contrôlée et destructrice. Elle exige, par des moyens détournés, de tout connaître de ma vie et elle me juge, me donne son avis, cherche à m'influencer. Plus elle me fait douter de ce que je fais et plus, j'ai besoin de son approbation, donc je finis par appeler ma mère tous les jours pour lui raconter des choses de ma vie, qu'elle n'a pas à connaître. Le cercle vicieux 🔄 !

Pourquoi ma mère est envahissante ?

Il est intéressant de se demander pourquoi ma mère est devenue envahissante à ce point ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'on en arrive à ce statut de pieuvre ? 🐙 Eh bien, souvent, c'est parce qu'elle se sent un peu perdue dans cette nouvelle famille recomposée, elle ne trouve pas vraiment sa place. Elle a peur de perdre son rôle, son influence 😱. Ce peut être pour elle une manière d'exprimer son inquiétude ou son amour également même si cela peut sembler excessif. Bien entendu, gardons en tête que chaque maman est unique, avec son histoire et ses propres déclencheurs, ce qui est valable pour ma mère ne le sera peut-être pas pour la vôtre. 

Comment rééquilibrer la relation ?

Même si elle n'en a pas conscience, ou si elle ne veut pas l'admettre, je suis différente de ma mère, alors qu'elle, elle projette sa personnalité sur la mienne. C'est une relation déséquilibrée et néfaste dans laquelle il convient de remettre de l'ordre. Comment ⚖️ ?

1. Mettre de la distance

Pour rééquilibrer une relation mère/fille, il faut avant tout mettre de la distance. Ne pas prendre de distance ne ferait qu’entretenir une relation insatisfaisante et alimenter votre rancœur. Suivant la situation, on choisira une distance géographique ou alors, on filtrera les informations qu'on lui donne. Quand on a vécu pendant longtemps sous le joug d'une mère envahissante, on a parfois du mal à savoir ce qu'on peut lui dire et qu'on devrait garder pour nous. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à demander l'avis de notre entourage. Notamment à la personne qui vit avec nous et qui est souvent la spectatrice privilégiée de cette relation 🙃.

2. Faire des pauses

Le premier confinement, en mars 2020, a été pour moi une respiration. Je me sentais obligée de voir ma mère, alors être obligée de ne plus la voir a été un soulagement. C'est là que j'ai compris l'importance de faire des pauses. Personne ne devrait se sentir obligé de voir sa mère toutes les semaines. Il faut se forcer à prendre du recul et à ne pas accourir dès qu'elle demande après nous. Les pauses permettent aussi d'éviter de trop se confier et de recréer une intimité dans laquelle on laisse moins, puis plus du tout, sa mère pénétrer.

3. Ne plus lui trouver des excuses

Si l'on doit faire face à une mère envahissante, c'est souvent que l'on s'est laissée envahir, parce qu'on a tendance à lui trouver des excuses. Quand j'avais une vingtaine d'années, mes parents ont eu des problèmes de couple. Ma mère ne voulait pas rester seule et elle me demandait de passer mes soirées avec elle. Des soirées durant lesquelles elle passait son temps à critiquer mon père. Je détestais ces situations, mais j'avais de la peine pour ma mère, je me disais qu'elle avait besoin de moi. Aujourd'hui, j'essaye de ne plus lui trouver des excuses. Si elle se sent seule, ce n'est pas ma faute. Si elle me critique en tant que mère, ce n'est pas parce qu'elle est inquiète. J'essaie de la comprendre, mais je ne culpabilise plus.

4. Consulter pour affronter

La clé pour ne plus laisser une mère intrusive prendre le contrôle de sa vie, c'est la confiance en soi. Ne plus douter, savoir ce qui bon pour soi et ce qui ne l'est pas, prendre le contrôle de sa vie, s'imposer en tant qu'adulte et ne plus accepter d'être toujours traitée comme son enfant. Pour y parvenir, l'aide d'un psychologue est souvent nécessaire et toujours bénéfique. (Re)prendre confiance en soi nous permettra aussi de faire face à notre mère, calmement et de poser les limites qui rééquilibreront la relation : "je t'aime, mais je sais ce que je fais, je maîtrise ma vie, je suis une adulte. Je ne te rejette pas, mais tu dois apprendre à me faire confiance."

Et puis surtout n'oubliez pas, on n'est pas obligé d'aimer ses parents !

L'avis de la rédaction : posez des limites ✋!

Il convient de poser des limites claires et de verbaliser votre inconfort avant que la situation ne dégénère. Camille Rochet, psychologue, explique que : " Pour parvenir à s’imposer, il est important de se positionner comme un adulte et ne pas accepter que l’on nous aborde toujours comme un enfant. Cela vaut surtout pour les personnes qui ont des parents intrusifs. " Il est important de savoir ce qui est bon pour vous, ce qui ne l'est pas afin de ne pas vous laisser influencer. Si cette relation vous pèse, que vous sentez que vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à contacter l'un de nos spécialistes :

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Et aussi :

Article proposé par Lauriane Amorim

Mon rêve de bonheur : redécouvrir le monde avec des yeux d'enfants

Excellent article je me retrouve complètement,

Sophie il y a un an

Nos derniers articles

Faire de soi sa priorité : et si on était un peu plus égoïste ?

“Aujourd’hui, je vais être égoïste”. Jamais personne n’a prononcé cette phrase, enfin je ne crois pas (si c’est le cas, je ne suis pas au courant !). En même temps, l’égoïsme, c’est péjoratif. C’est vrai, quand on dit de quelqu’un qu’il est égoïste, cela veut dire qu’il ne pense qu’à sa pomme. Malgré tout, je pense qu’on peut y voir un aspect positif, du moins, il ne faut pas hésiter de faire de soi sa propre priorité. Vous ne voyez pas où je veux en venir ? Je vais vous expliquer.

9 points communs des gens forts psychologiquement

Je ne suis pas forte psychologiquement, mais j’essaie de le devenir. Du moins, il y a des points sur lesquels je dois encore travailler, car oui, j’ai conscience des aspects qui font qu’une personne a une grande force mentale et qu’elle peut se relever de n’importe quoi. J’ai identifié 9 points communs des gens forts psychologiquement à travers différentes lectures et mon expérience. Alors si vous avez envie d’être plus heureux·se et fort·e, voici sur quoi il faut travailler !

L’amnésie traumatique : C’est quoi ? Suis-je concerné·e ?

Avez-vous déjà eu la sensation que vous aviez oublié une partie de votre vie ? Peut-être que vous avez des trous de mémoire régulier sinon ? Si c’est le cas, vous êtes peut-être concerné par l’amnésie traumatique. Véritable mécanisme de protection psychique, il enferme les victimes dans une souffrance diffuse. Identifier les symptômes est crucial pour prendre conscience du problème et chercher de l'aide. Explications.

Le syndrome de la schtroumpfette au travail, qu’est-ce que c’est ?

Ah les Schtroumpf ! Tout le monde connaît la bande dessinée de Peyo composée de mignons personnages bleus. Mais quand on y pense, il y a quelque chose d’étrange : le fait qu’il n'y ait qu’une seule Stroumpfette pour un village entier. Une autrice l’a repéré il y a plus de 30 ans et l’a mis en avant pour parler du manque de représentation des femmes. Et bien malheureusement, on peut parler du syndrome de la Stroumpfette dans plein de domaines, y compris au travail. Explications.

Je n’aime vraiment pas travailler, pas du tout. Et alors ?!

J’ai toujours pensé que tout le monde faisait semblant d’être content d’aller travailler, mais depuis que j’assume clairement mon désamour pour le travail, on me regarde de travers, quand on ne me traite pas carrément de tire-au-flanc. Est-ce que je suis à côté de la plaque ou juste le mouton rebelle du troupeau ?

Être épicurien·ne, des plaisirs simples pour plus de bonheur ?

J’ai toujours dit que j’étais une épicurienne, que j’aimais profiter des bonheurs simples de la vie. Beaucoup de personnes se définissent ainsi, mais est-ce que l’on connaît vraiment la philosophie d'Épicure ? Je me suis aperçue que j’avais parfois envie de satisfaire des envies non essentielles, alors suis-je vraiment une épicurienne ? Explications sur cette école de pensée qui peut nous aider à atteindre le bonheur.

Les podcasts Wengood

Des podcasts avec du bonheur dedans parce qu'il est temps de penser à soi ! Retrouvez nos podcasts en intégralité ici.

Pourquoi je prends tout mal ? Comment Gérer sa Susceptibilité ? - Conseils du Dr Jean Doridot 🧠💬

15 avril · Wengood

8:57


Retrouvez-nous sur Youtube

Yoga, coaching, cuisine, rencontres etc... Bonnes vibrations en libre-service ! Allez hop, on s'abonne !

Retrouvez-nous sur Youtube