Qu'est-ce que l'angoisse de la séparation et comment l'apaiser ?

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Alors que bébé était une petite chose facile qui passait tranquillement de bras en bras et supportait d'être seul dans une pièce, voilà que tout à coup, maman sort de la pièce et c'est la crise de larme assurée. On appelle ça l'angoisse de la séparation et vous savez quoi ? C'est normal... tant que ça reste une angoisse et tant qu'on parle de bébé.

Qu'est-ce que l'angoisse de la séparation et comment l'apaiser ?

Une phase normale de l'attachement

L'angoisse de la séparation correspond à une phase normale du développement de bébé. Elle se produit souvent aux alentours du huitième mois, lorsque l'enfant commence à développer sa motricité et à devenir autonome. Au début de sa vie, l'humain est le seul mammifère qui ne sait pas se déplacer seul et lorsqu'il y parvient, il a besoin de sécurité et d'attachement. C'est primordial, comme l'explique le psychologue Eudes Séméria, dans notre vidéo sur la dépendance affective

null

L'angoisse de la séparation est une étape nécessaire au développement puisqu'elle signifie que bébé grandit, qu'il prend conscience du monde qui l'entoure et surtout qu'il a créé avec ses parents un lien d'attachement, parce qu'il se sent en sécurité 😊. 

Angoisse ou anxiété ?

L'attachement chez l'enfant est donc une phase normale qui explique l'angoisse de la séparation, comme l'a expliqué le psychologue, John Bolwby. Elle dure souvent jusqu'aux 18 mois de l'enfant, parfois moins, mais rarement plus, sinon on parle d’anxiété de la séparation

Cette anxiété se développe surtout chez les enfants entre 6 et 7 ans, mais aussi parfois chez les adolescents. Ces derniers ressentent une forte anxiété lorsqu'ils doivent quitter les personnes qu'ils aiment (notamment leurs parents) et leur maison. 

 On parle d'anxiété de la séparation quand l'enfant manifeste trois de ces huit symptômes :

  • Détresse excessive dans les situations où il y a séparation d'avec les personnes auxquelles l'enfant est attaché,
  • Crainte excessive et persistante reliée à la disparition de l'une ou des principales figures d'attachement,
  • Crainte excessive et persistante d'un événement malheureux qui sépare l'enfant de ses principales figures d'attachement,
  • Réticence persistante ou refus d'aller à l'école à cause de cette peur de la séparation,
  • Réticence excessive à rester seul à la maison ou à aller seul, dans d'autres environnements ou lieux,
  • Refus d'aller dormir sans être proche d'une de ses principales figures d'attachement,
  • Cauchemars récurrents portant sur des thèmes de séparation,
  • Plaintes somatiques répétées lors des séparations d'avec les personnes auxquelles l'enfant est attaché.

⚠️ 

L'anxiété de la séparation est un trouble qu'il convient de soigner, contrairement à l'angoisse de séparation qui est une phase normale.

Calmer l'angoisse : je fais quoi et j'évite quoi ?

On l'a vu, c'est une phase importante du développement de bébé qui se joue ici, et bien qu'elle soit souvent courte, elle peut être difficile à vivre pour les parents comme pour l'enfant. Comme l'explique la psychologue, Mary Ainsworth, pour apaiser l'angoisse de séparation chez les enfants, il est important de leur fournir un environnement sûr et prévisible. Voici donc quelques conseils qui permettent de créer un sentiment de sécurité : 

  • 👉 Le doudou : C'est le moment de lui présenter doudou ! Le doudou, la tétine ou tout autre objet est une substitution au parent. C'est l'objet qui symbolise le prolongement du lien d'attachement en l'absence des parents. C'est donc le moment idéal pour nouer des liens avec Lapinou, Ourson, ou cochonou etc.
  • 👉 Restez près de lui : Restez à côté de votre enfant lorsqu'il arrive en territoire inconnu. Il a besoin de temps pour apprivoiser un nouvel endroit, restez donc près de lui pour le rassurer et encouragez-le gentiment.
  • 👉 On joue à cache-cache : Jouez à cache-cache ou à "coucou caché" pour que votre enfant intègre l'idée de permanence de l'objet : même quand mes parents, ou un objet, ne sont plus sous mon regard, ils continuent d'exister
  • 👉 Ne dramatisez pas : Faites de la séparation un moment agréable… mais court ! En gros, si votre enfant pleure, consolez-le, puis faites-lui un bisou, au revoir et on s'en va. Il ne faut pas dramatiser la situation.

Ce qu'il faut éviter de faire

  •  Ne commencez pas à faire garder votre bébé pendant cette période. Vous risqueriez d'aggraver ou de faire perdurer l'angoisse de la séparation.
  •  Ne le forcez pas à aller vers les autres et ne le fâchez pas s'il cherche à exprimer une inquiétude.
  •  Évitez de changer de pièce sans prévenir votre enfant. Communiquer avec son bébé est essentiel et même s'il ne comprend pas toujours ce que vous lui dites, il sait que vous lui parlez. C'est la raison pour laquelle il faut lui dire "je vais chercher quelque chose dans la voiture, je reviens.", "je vais aux toilettes, je reviens.", etc. Enfin, évitez aussi de partir sans rien dire lorsque bébé joue ou dort. Il finira par vous chercher et aura l'impression d'être abandonné en se rendant compte que vous n'êtes plus là.

Selon les enfants, l'angoisse est plus ou moins longue et elle donne déjà des indications sur le caractère de votre enfant 😉. Plutôt résilient ou peut-être un peu plus explosif ! Mais si l'angoisse perdure au-delà des 18 mois, il peut être intéressant d'en parler à un spécialiste.

👋 Cet article peut vous intéresser : Blessure de rejet : la comprendre, l'accepter pour en guérir

Et chez les adultes ?

Les adultes peuvent eux aussi souffrir de l'angoisse de la séparation. On est plutôt ici face à une intolérance de la solitude, on peut même parler d'une peur de l'abandon. Ces personnes ont souvent des vies amoureuses compliquées puisqu'elles se mettent en couple avant tout pour ne pas être seules, plutôt que par amour. Impossible donc pour elles de fuir une relation amoureuse toxique ou un pervers narcissique.

Il y a donc une dépendance affective et c'est souvent l'entourage qui prend conscience de cette difficulté. Il faudra alors aider la personne qui souffre d'angoisse de la séparation en lui proposant une thérapie. C'est la seule manière de soigner une blessure qui remonte souvent à la petite enfance et qui empêche d'avancer seuls dans la vie !

L'avis de la rédaction : n'hésitez pas à consulter

Si vous sentez que l'angoisse de la séparation est trop forte pour votre enfant, que quelque chose ne va pas et que cela devient infernal au quotidien, n'hésitez pas à contacter un psychologue afin de faire le point avec lui. Ensemble, vous pourrez comprendre ce qu'il se passe et mettre en place de nouvelles habitudes qui permettront à tout le monde de s'apaiser. 

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Contacter un psychologue

Mais aussi :

Sources : Livre "Attachement et perte, volume 1&2" de John Bolwby // "Patterns of Attachment: A Psychological Study of the Strange" M. D.S. Ainsworth // "La Peur de séparation: De l'enfance à l'âge adulte Paperback" de Daniel Bailly

Article proposé par Lauriane Amorim

Mon rêve de bonheur : redécouvrir le monde avec des yeux d'enfants

Nos derniers articles

Faire de soi sa priorité : et si on était un peu plus égoïste ?

“Aujourd’hui, je vais être égoïste”. Jamais personne n’a prononcé cette phrase, enfin je ne crois pas (si c’est le cas, je ne suis pas au courant !). En même temps, l’égoïsme, c’est péjoratif. C’est vrai, quand on dit de quelqu’un qu’il est égoïste, cela veut dire qu’il ne pense qu’à sa pomme. Malgré tout, je pense qu’on peut y voir un aspect positif, du moins, il ne faut pas hésiter de faire de soi sa propre priorité. Vous ne voyez pas où je veux en venir ? Je vais vous expliquer.

9 points communs des gens forts psychologiquement

Je ne suis pas forte psychologiquement, mais j’essaie de le devenir. Du moins, il y a des points sur lesquels je dois encore travailler, car oui, j’ai conscience des aspects qui font qu’une personne a une grande force mentale et qu’elle peut se relever de n’importe quoi. J’ai identifié 9 points communs des gens forts psychologiquement à travers différentes lectures et mon expérience. Alors si vous avez envie d’être plus heureux·se et fort·e, voici sur quoi il faut travailler !

L’amnésie traumatique : C’est quoi ? Suis-je concerné·e ?

Avez-vous déjà eu la sensation que vous aviez oublié une partie de votre vie ? Peut-être que vous avez des trous de mémoire régulier sinon ? Si c’est le cas, vous êtes peut-être concerné par l’amnésie traumatique. Véritable mécanisme de protection psychique, il enferme les victimes dans une souffrance diffuse. Identifier les symptômes est crucial pour prendre conscience du problème et chercher de l'aide. Explications.

Le syndrome de la schtroumpfette au travail, qu’est-ce que c’est ?

Ah les Schtroumpf ! Tout le monde connaît la bande dessinée de Peyo composée de mignons personnages bleus. Mais quand on y pense, il y a quelque chose d’étrange : le fait qu’il n'y ait qu’une seule Stroumpfette pour un village entier. Une autrice l’a repéré il y a plus de 30 ans et l’a mis en avant pour parler du manque de représentation des femmes. Et bien malheureusement, on peut parler du syndrome de la Stroumpfette dans plein de domaines, y compris au travail. Explications.

Je n’aime vraiment pas travailler, pas du tout. Et alors ?!

J’ai toujours pensé que tout le monde faisait semblant d’être content d’aller travailler, mais depuis que j’assume clairement mon désamour pour le travail, on me regarde de travers, quand on ne me traite pas carrément de tire-au-flanc. Est-ce que je suis à côté de la plaque ou juste le mouton rebelle du troupeau ?

Être épicurien·ne, des plaisirs simples pour plus de bonheur ?

J’ai toujours dit que j’étais une épicurienne, que j’aimais profiter des bonheurs simples de la vie. Beaucoup de personnes se définissent ainsi, mais est-ce que l’on connaît vraiment la philosophie d'Épicure ? Je me suis aperçue que j’avais parfois envie de satisfaire des envies non essentielles, alors suis-je vraiment une épicurienne ? Explications sur cette école de pensée qui peut nous aider à atteindre le bonheur.

Les podcasts Wengood

Des podcasts avec du bonheur dedans parce qu'il est temps de penser à soi ! Retrouvez nos podcasts en intégralité ici.

Pourquoi je prends tout mal ? Comment Gérer sa Susceptibilité ? - Conseils du Dr Jean Doridot 🧠💬

15 avril · Wengood

8:57


Retrouvez-nous sur Youtube

Yoga, coaching, cuisine, rencontres etc... Bonnes vibrations en libre-service ! Allez hop, on s'abonne !

Retrouvez-nous sur Youtube