La naïveté, un défaut ou une qualité ?

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Je suis clairement naïve. Trop peut-être ? Je ne sais pas. Parfois c'est drôle (pour les autres) et parfois c'est un peu pathétique. Finalement, je crois que j'ai bon fond et il arrive fréquemment que je sois surprise, pour ne pas dire choquée, presque dégoûtée, par les actions ou les décisions des autres. Est-ce que c'est dur à vivre ? Alors oui, parfois je tombe de haut, mais souvent, j'ai tendance à penser que ma naïveté me protège. Est-ce que ça me rend stupide ? En tout cas, ça ne m'empêche pas, je crois, d'avoir de l'esprit. Mais est-ce que j'ai raison ?

La naïveté, un défaut ou une qualité ?

La naïveté comme un retour à l'enfance

La naïveté est liée à l'enfance, c'est dans sa nature. En effet, le mot naïf vient du latin "nativus" qui signifie naïf, naissance, naturel, inné et donc donné par la nature. Le dictionnaire nous dit que la naïveté est une "Simplicité, grâce naturelle empreinte de confiance et de sincérité." 

En ça, elle est plutôt positive. Elle traduit une certaine fraîcheur de l'enfance, un moment où la noirceur de la vie n'avait pas encore trop de prise sur nous. C'est alors un autre regard sur le monde, mais qui n'empêche pas pour autant l'intelligence, la pensée, la créativité.

Petite fille

La naïveté, c'est un peu comme avoir un regard enfantin sur la vie

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Pourquoi je suis naïve ? Et vous ?

On vous fait gober tout et n'importe quoi ? Vous faites facilement confiance et préférez croire en la gentillesse qu'en l'égoïsme, la méchanceté et la cruauté ? Bienvenue au club des naïves 😬 ! Mais pourquoi est-on comme ça ? Quoi qu'on en dise, la naïveté ne va pas souvent de pair avec un esprit serein et calme. La naïveté, c'est surtout un voile qui empêche de souffrir. Comme l'explique le psychologue, Carl Rogers, elle vient généralement : 

  • 👉 Un besoin d'enfance : La naïveté peut être le résultat d'un déni de la vie adulte, un désir de garder un pied dans l'enfance. On retrouve souvent cette attitude chez celles qui ont connu une enfance difficile. La naïveté leur permet de recréer une enfance idéalisée. Il peut aussi s'agir d'une adulte qui fut surprotégée pendant l'enfance et bien (trop) souvent maintenue dans l'ignorance. Ici les illusions protègent, mais elles empêchent aussi d'accéder aux décisions que l'on peut prendre en tant qu'adulte.
  • 👉 La peur du réel : Le monde est violent et si on manque de sécurisation intérieure, cette violence peut vraiment heurter. La naïveté est donc aussi une question de survie. Les faits sont là, on les connaît, mais ils sont si bouleversants que l'on préfère les ignorer.
  • 👉 Des croyances bien ancrées : la naïveté peut être aussi liée à une idéologie familiale bien ancrée. Rien n'est plus difficile que d'échapper à des croyances limitantes familiales qui se propagent de génération en génération. En effet, ouvrir les yeux ou ne pas suivre le courant, c'est se mettre en marge de sa famille.

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Naïveté et intelligence : ça va de pair !

Crédule et niais sont synonymes de naïf et on ne va pas se mentir, les naïfs peuvent agacer par leur candeur. Cependant, comme l'explique le psychologue américain, Daniel Goleman, les plus naïfs sont souvent des individus très intelligents, ceux qu'on appelle les surdoués. Ils ont une confiance exacerbée en l'autre, car ils ont tendance à négliger les expériences de vie. 

La naïveté peut être une sorte d'ouverture d'esprit sur le monde, mais surtout la capacité à s'émerveiller d'un rien, de ne pas être blasé, de faire preuve de légèreté, de franchise, et aussi une innocence qui permet de décupler la créativité. Beaucoup d'artistes et de scientifiques tentent, expérimentent, découvrent avec, simplement, cette façon de voir le monde autrement. Qui d’autre que les naïfs pour croire à des théories invraisemblables, se lancer et se rendre compte que ça pourrait marcher ?

naïfs et intelligents

Qui d’autre que les naïfs pour croire à des théories invraisemblables, se lancer et se rendre compte que ça pourrait marcher ?

Les conséquences, parfois néfaste de la naïveté ?

Alors, la naïveté, une qualité à exploiter ? Ça reste encore à prouver. Si j'ai tendance à penser que ma naïveté me protège de la part la plus abjecte de la nature humaine, certains pourraient penser que je suis tout simplement lâche. Que sous couvert de faire confiance et d'être trop gentille, j'évite en fait de me confronter aux autres. Je dois bien l'avouer : ce n'est pas tout à fait faux. 

Avec la naïveté, je suis tout le temps en position de défense. Une adulte naïve n'a pas seulement su garder son âme d'enfant, elle ne veut surtout rien savoir des imperfections, des manques, de l'insuffisance du monde, des autres et des siennes.

Trop naïve, faut-il y remédier ?

Et puis la naïveté, c'est surtout une histoire de confiance. On s'étonne, voire, on me reproche souvent la confiance absolue que j'ai en mon partenaire en amour. La méfiance n'est pas dans mon ADN. Au lieu d'attendre avant d'accorder ma confiance, je l'accorde, partant du principe que tout le monde mérite qu'on lui fasse confiance, le cas échéant, je la retire. 

Pas de méprise, je suis quand même consciente que tout le monde n'est pas toujours bien intentionné, mais je préfère prendre le risque et penser qu'il pourrait l'être, plutôt que d'être sans cesse soupçonneuse. Le problème, bien évidemment, c'est que le risque est donc plus grand de se faire manipuler, d'être déçue, blessée. La naïveté peut faire de moi une victime qui n'a pas de mécanisme de défense, et sans doute l'ai-je déjà été... mais je vous l'ai dit, je suis naïve, pas stupide...

Amasser de l'expérience

Alors j'apprends de mes erreurs. On me demande de prêter de l'argent et on ne me le rend pas, on me fait parler de ma vie pour lancer des rumeurs à mon sujet, on me propose une relation libre dans le seul but de voir si l'herbe est plus verte ailleurs avant de me laisser tomber. Maintenant je sais. J'anticipe, je me méfie un peu plus, je réfléchis plus longuement et surtout, je suis un peu moins gentille et j'apprends à dire non.

Pourtant, même si je sais que la cruauté, la méchanceté et l'égoïsme existent, je préfère rester optimiste. Le monde pour moi, restera un endroit où il fait bon vivre tant que je ne serais pas dans le cynisme... ni dans le déni ! La naïveté doit servir à recouvrir quelques murs de peinture rose, tous ne peuvent pas l'être. Elle doit être éclairée et ne pas servir de faux-semblant pour éviter d'affronter la vie.

L'avis de la rédaction : en prendre conscience

Peu importe finalement d'être naïve, d'avoir gardé cette part de l'enfance qui nous empêche de sombrer dans le cynisme. L'important, c'est de ne faire souffrir personne, à commencer par soi-même. Qu'elle soit un défaut ou une qualité (à vous de juger) la naïveté doit surtout être consciente. S'autoriser à croire au possible et à l'impossible, s'éviter quelques souffrances, pourquoi pas. Mais un jour ou l’autre, naïve ou pas, nous devons toutes faire face au réel, comme il est. On ne peut pas toujours se crasher avec le sourire, sinon, c'est que la vie ne nous aura rien appris. Se protéger du monde, c'est aussi comprendre le monde.

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Mais aussi :

Sources : Livres "Les caractéristiques des relations d’aide" de Carl Rogers // "L'intelligence émotionnelle" de Daniel Goleman

Article proposé par Lauriane Amorim

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15 avril · Wengood

8:57


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