Le trouble explosif intermittent, quand la colère est dévastatrice

Mis à jour le par Camille Lenglet

Crises de colère intenses, agressivité verbale et physique disproportionnée... Autant de signes qui peuvent indiquer un trouble explosif intermittent (TEI). Je sais de quoi je parle puisqu’une personne de ma famille en est atteinte. Pendant longtemps, j’avais du mal à comprendre ses réactions de colère explosives. Je pense qu’elle-même n’arrivait pas à savoir pourquoi elle réagissait comme ça… Jusqu’à son diagnostic. Explications.

Le trouble explosif intermittent, quand la colère est dévastatrice

Pourquoi j'ai envie de tout EXPLOSER ?

La colère n’est pas simple à gérer, qu’on la vive ou qu’on la subisse. Mais alors quand elle est exacerbée, avec des réactions verbales ou agressives, c’est encore pire 😥. Si vous avez déjà observé une personne de votre entourage réagir avec colère, de manière disproportionnée, peut-être qu’elle est concernée par le trouble explosif intermittent.

Qu’est-ce qui pousse une personne à réagir comme cela ? Malheureusement, il n’y a pas de cause précise 😕. Une étude de Coccaro et al. et Mc Elroy a montré qu’il y avait une grande labilité émotionnelle, avec une comorbidité avec des troubles thymiques. Autrement dit, on peut être atteint de TEI à cause d’une maladie psychique qui ne permet pas au cerveau de bien réguler les émotions. Toutefois, les chercheurs parlent aussi de facteurs génétiques et environnementaux.

À savoir

Les hommes sont plus touchés, 5 à 7% contre 2 à 3% chez les femmes. On peut expliquer cette différence notamment à cause des normes de genre. Les femmes internalisent leurs émotions, tandis que les hommes “explosent” et sont impulsifs 😅.

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Comment savoir si on a un trouble explosif intermittent ?

Pour savoir si l'on est atteint d'un trouble explosif intermittent (TEI), il faut se baser sur les critères diagnostiques établis par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) 📘. Voici les principaux critères :

  • ▶️ Crises de colère récurrentes et disproportionnées : la personne a des épisodes fréquents de perte de contrôle de son comportement agressif, qui ne sont pas en rapport avec l'intensité de la situation déclenchante 😡.
  • ▶️ Agressivité verbale ou physique : pendant ces crises, la personne peut crier, proférer des insultes, des menaces, donner des coups, casser des objets...
  • ▶️ Conséquences négatives : ces épisodes de colère ont un impact négatif significatif sur les relations interpersonnelles, le travail, les études ou d'autres domaines importants du fonctionnement...
  • ▶️ Fréquence et intensité : pour poser le diagnostic, il faut au moins 3 épisodes de perte de contrôle agressif sur une période de 12 mois 📅.
  • ▶️ Âge d'apparition : les symptômes doivent avoir débuté avant 55 ans. Généralement, cela commence à l'adolescence.
  • ▶️ Exclusion d'autres causes : les crises de colère ne doivent pas être mieux expliquées par un autre trouble mental (trouble de la personnalité, dépression, trouble bipolaire...), ni être dues aux effets d'une substance ou d'une condition médicale 🚫.

Ne vous autodiagnostiquez pas ⚠️ ! Seul un psychiatre peut poser un diagnostic de trouble explosif intermittent après un entretien clinique approfondi 👩‍⚕️. Cette liste de critères peut vous aider à comprendre votre comportement ou celui d’un de vos proches, mais il est vraiment nécessaire de consulter pour être sûr que c’est un TEI.

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Comment gérer un TEI ?

Ayant vu un TEI de l’extérieur, je peux témoigner du fait que c’est impressionnant et difficile à vivre pour l’entourage 😔. Les crises de colère sont tellement soudaines et intenses, qu’on se sent vite démunis face à cela… Et je sais que la personne concernée par cela, dans ma famille, a toujours regretté ses crises, vu l’impact qu’elles avaient sur ses relations et même sur sa santé mentale 💔.

C’est pourquoi, elle a décidé de consulter et le diagnostic a alors été posé. On l’a vite orienté vers une thérapie cognitivo-comportementale. La TCC est souvent utilisée pour aider les personnes atteintes de TEI à mieux gérer leur colère. 

C’est ce qui s’est passé pour la personne de ma famille, grâce à la thérapie, elle a réussi à identifier les pensées et les croyances qui lui faisaient péter un plomb 🤯. Enfin, elle a surtout appris des techniques de gestion du stress et de la relaxation pour éviter de montrer en pression. Le traitement lui a fait beaucoup de bien, puisqu'elle a des anti-dépresseurs, afin de pouvoir agir sur le cerveau pour que ce dernier traite mieux l’information

Avec une prise en charge adaptée, il est possible d'apprendre à mieux gérer sa colère et d'améliorer significativement sa qualité de vie ainsi que ses relations avec les autres, même quand ça semble impossible.

L'avis de la rédaction : n'attendez pas que la situation dégénère 

Prendre soin de sa santé mentale, c'est aussi important que de veiller sur son corps. Si vous ou un proche êtes confrontés à des crises de colère incontrôlables, n'attendez pas que la situation s'aggrave. Le trouble explosif intermittent n'est pas une fatalité, et il est possible de retrouver un équilibre grâce à un accompagnement adapté. N'hésitez pas à franchir le pas et à contacter un psychologue.  Parce qu'on mérite tous de vivre en harmonie avec soi-même et avec les autres

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
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Mais aussi :

Sources : “Intermittent explosive disorder as a disorder of impulsive aggression for DSM-5” de E. Coccaro // “Trouble explosif intermittent : situation actuelle” de G. Amara

Article proposé par Camille Lenglet

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