Bonjour Anne, quelques mots pour te présenter ?
Je m’appelle Anne Pouraud, je suis coach professionnelle et équicoach. J’ai travaillé longtemps dans le monde de l’entreprise, j’ai été entrepreneure, j’ai dirigé des entreprises, ai été RH, DRH et j’ai également travaillé dans la communication. Je connais donc bien le monde de l’entreprise.
Je suis devenue coach car j’ai moi-même vécu une situation d’échec professionnel il y a bien longtemps, et à cette époque j’aurais aimé trouver quelqu'un sur mon chemin pour m’aider. Ma motivation ? J’aime les gens et je souhaite les aider. La nature humaine me passionne, j’aime voir comment l’être humain fonctionne et j’aime l’accompagner dans son développement personnel.
Dans mon métier de formatrice et de responsable des ressources humaines, j’adoptais souvent la posture de coach. Je suis donc naturellement allée chercher les compétences en coaching qui me manquaient. Aujourd’hui je suis coach à part entière, je m’y consacre à 100%.
🤫 Mon caractère ? Je suis de nature empathique mais attention, je suis également très exigeante. Pour résumer, disons que je suis bienveillante sans complaisance. J’aime aller chercher chez l’autre ce qu’il a de meilleur en lui.
Comment devient-on équicoach, quelle formation as-tu suivie ?
👩🎓 J’ai étudié le coaching à l’école Transformance Pro à Paris, où j’ai été formée par Vincent Lenhardt. C’est une école extrêmement exigeante, la formation dure 18 mois. Vincent Lenhardt est d’ailleurs l’un des précurseurs du coaching en France.
➡ Pour devenir équicoach, avant tout, il faut être coach. Il faut avoir suivi une solide formation. L’équicoaching, c’est d’abord travailler sur l’humain, ses ressources, son potentiel et savoir accueillir ce qu’il est. Il faut travailler dans un cadre suffisamment sécurisant pour pouvoir permettre ce travail, et ça, ça s’apprend. Écoute, empathie, accueil et capacité de mobiliser une méthodologie de travail sont indispensables. L’idée n’est pas juste de laisser émerger des problématiques mais de permettre aux personnes que j'accompagne de construire leurs propres solutions et de dépasser les obstacles.
➡ Il faut de solides connaissances au niveau des chevaux. Aujourd'hui, rien n’oblige à avoir un diplôme type BPJEPS mais il faut un minimum de savoirs éthologiques. Il faut connaître le cheval pour interpréter les interactions entre le cheval et l’équicoaché. Il est également important de savoir assurer la sécurité de la séance, il faut savoir lire les émotions du cheval, son comportement, la position de son corps, de ses pieds. Tout indique quelque chose sur la relation qui se noue avec le coaché.
➡ Mieux vaut choisir une formation RNCP, le métier de coach est un métier qui se professionnalise. La profession est en train de s’organiser en proposant des formations RNCP qui répondent à un cahier des charges bien précis pour que le coach puisse acquérir de solides compétences l’équicoaching étant avant tout un métier de coaching par le travail. Il existe également des écoles d’équicoaching qui forment au coaching et au cheval. De plus, un coach est tenu déontologiquement de se former continuellement tout au long de sa carrière.
Comment se déroule une séance ?
Une séance se déroule en trois temps :
- Un premier rendez-vous de briefing : lors de ce premier rendez-vous nous allons faire émerger la demande. Le coaché exprime sa problématique, où est-ce qu’elle se situe. Cette première rencontre peut se faire sur place, auprès des chevaux, pour voir comment la personne se positionne par rapport à eux, ce qui va me donner un certain nombre d’informations qui vont me permettre de construire ma séance.
- La séance d’équicoaching se déroule 15 jours à 3 semaines après cette première prise de contact. . Dans ce laps de temps, la personne va commencer à travailler sur elle-même, certaines choses vont commencer à évoluer. Pendant la séance, tout se passe à pied, il n’est pas nécessaire de savoir monter à cheval. Je donne un minimum d’instructions pour laisser la place aux projections métaphoriques de mon client. J’essaye alors d’être la plus minimaliste possible, je choisis un langage neutre, la personne peut faire toutes les projections qu’elle veut sur le cheval. La séance se déroule en tête à tête avec l'animal ou en immersion au milieu d’un troupeau. Elle se conclut par un feedback et un débrief à chaud.
- Le débrief : je laisse passer environ 3 semaines pour faire un 3ème rdv qui dure 30 minutes ou plus si besoin, on fait le point pour savoir ce qui reste de la séance et ce qui a été mis en place dans la vie de tous les jours.
Une séance dure 45 minutes, 1H, cela dépend. Je suis très attentive à l’énergie des chevaux, je ne vais jamais aller au-delà de leurs capacités, je vais chercher ce qu’il y a de plus authentique en eux, de plus profond pour que le client en fasse de même. La réponse se trouve chez le coaché, toujours.
Face aux chevaux, une demande qui n'était pas verbalisée par pudeur lors du premier entretien s’invite parfois, ils révèlent alors la véritable demande et nous invitent à nous aligner sur ce qu’il y a de plus congruent en nous. Si la confiance en soi par exemple n’est pas le véritable sujet, parce que la personne n’ose pas en parler, le cheval va demander d’aller à l’endroit où les mots ont mis un voile de pudeur. En tant que coach, je guide, est-ce qu’on peut y aller ou non ? Mon travail de coach est là : encadrer cette relation, travailler avec des interventions minimalistes pendant l'interaction avec le cheval. Avec un simple “Va dire bonjour au cheval”, je reçois énormément d’informations en observant le coaché. Comment le client avance, approche le cheval, comment le cheval réagit etc…
🧠 Je fais un débrief en fin de séance pour savoir avec quoi mon client repart et comment cette expérience va pouvoir être transposée dans sa vie. Qu’est-ce qui a été ancré, qu’est-ce qui va pouvoir lui être utile dans son quotidien ? Quelques fois, il faut plusieurs séances mais c’est finalement assez rare. On ne passe jamais plus de 2 ou 3 séances sur un même sujet.
Je travaille toujours en 3 temps que ce soit avec un particulier comme avec une entreprise qui va me confier une équipe. Mon travail se dédie aux particuliers, aux personnes qui ont besoin de retrouver un peu d'air dans leur vie mais également aux entreprises. Je travaille également beaucoup avec le souffle, le corps pour aider le client à se libérer. Parfois le client est comme “bloqué”. Je peux proposer des postures de yoga très simples qui invitent à l’ancrage.
Prenons un cas concret, le manque de confiance en soi, comment l’équicoaching peut m’aider ?
Si nous travaillons sur la confiance en soi, je vais inviter la personne à prendre conscience de ses ressources, qu’est-ce qui est activé chez elle pour que le manque de confiance l’empêche d’agir ? Le manque de confiance peut être un frein à la mise en action. Quelquefois le cheval va montrer où est-ce que ça fait mal. On va trouver le siège du manque de confiance en soi mais attention, on ne va pas travailler sur le « pourquoi », mais sur le « comment ». Comment on va mettre en place une stratégie qui va permettre d'accueillir ce qui se joue et se mettre en action pour sortir d'une situation bloquante ou insatifaisante. On va mettre en place un nouveau comportement qui débloquera la situation.
Par exemple, vous pouvez être tétanisé au moment de prendre la parole en public, parce que c’est le seul comportement connu de vous face à cette situation. Grâce à des mises en situation avec le cheval, nous allons explorer d’autres stratégies possibles, comme utiliser l’humour par exemple. Le cheval saura repérer vos incongruences et vos ressources, pour chaque situation il vous enverra une réponse immédiate.
Le cheval va montrer ce chemin. Il invite à prendre position, pour exemple voici un thème extraordinaire qui revient souvent au cours de mes séances : “Est-ce que je suis à la bonne place ?” Prenons l’exemple d’un cadre d’entreprise qui s’interroge : “dans mon comité de direction, personne ne m’écoute !” - Les questions de “comment tu travailles ton leadership ?”, “comment faire pour être écouté ?” vont alors se poser.
➡ Si le cheval vient systématiquement envahir l’espace de la personne, le message est clair, cela signifie qu’elle ne sait pas se positionner. Les gens qui ne savent pas prendre position dans leur vie se font systématiquement bousculer par les chevaux, même les mieux éduqués. Reste alors à entamer un travail.
Cet échange ayant attisé notre curiosité, nous avons testé l'équicoaching pour vous, découvrez notre avis !
Qu’est-ce que je peux espérer d’une séance ? Quels bienfaits en attendre ?
💪 De pouvoir mettre en place vos propres ressources pour avancer dans la vie ou avancer sur un sujet d’ordre professionnel. Reprenons l’idée du positionnement, un cheval peut très bien montrer à la personne ce qu’elle peut faire, les stratégies qu’elle peut mettre en place ainsi que les ressources qu’elle peut utiliser pour pouvoir avancer. L’idée est de sortir de l’immobilisme, des situations de blocage. Le cheval va permettre d'accélérer les prises de conscience, les prises de décision pour agir. Il nous dit clairement “là ce n’est pas ok, remue-toi !” Un cheval a besoin que les choses soient claires, tant que ce n’est pas le cas, il va nous le faire comprendre.
🧠 Pour les séances en équipe, en entreprise, les enjeux peuvent être de comprendre quelles sont les interactions possibles dans une équipe, est-ce que tout le monde travaille bien sur la même vision ? La vision de l’entreprise est-elle vraiment partagée ? Sur quelles compétences je peux m’appuyer chez tel ou tel collègue ? Les compétences (pas toujours connues) des uns et des autres se révèlent au cours du travail avec les chevaux.
⭐ Cela permet aussi de voir des personnalités se révéler. Quand je travaille en équipe, je fais toujours attention à ne pas mettre en difficulté des personnes face à leurs collègues. On ne reste jamais sur une sensation d’échec en équicoaching. Une séance doit se terminer sur une expérience de réussite. En équipe, encore plus ; pour que chacun en sorte grandi pour elle-même et pour le collectif. Le travail n’est jamais répétitif, chaque coach, client et chevaux sont uniques. Les séances ne se ressemblent jamais, j’ajuste en permanence.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce métier ?
Sans hésitation, voir le visage de mes clients qui se transforme tout au long des séances et de les voir repartir avec leurs pépites ! J’adore la relation avec les chevaux, leur soutien et leur empathie, s’il y a un endroit où je me sens parfaitement bien c’est cet endroit-là, au milieu des chevaux.
C’est presque magique de proposer cette relation-là à quelqu'un. Le cheval va le renvoyer à sa propre relation avec lui-même, aux autres, et tout cela se fait extrêmement naturellement.
Quel est le rôle du cheval dans une séance ? Un outil de travail ?
Je n’aime pas que l’on désigne le cheval comme un simple outil de travail. C’est un partenaire dans le coaching. Il est le canal qui permet d’avancer dans un processus de coaching. C’est un peu comme si je faisais appel à un confrère ou une consœur parce que je ressens le besoin d’une autre lecture, d’autres compétences. Cette lecture se fait par un autre biais, qui sera celui de l'animal. Celle-ci se fera au travers de son regard, de son ressenti.
Le cheval est un animal hypersensible, il est franc et ne triche jamais. Il a besoin de faire confiance au leader, d’être mené avec certitude, il ne suit pas celui qui ne sait pas où il va. Son organisation en troupeau est riche d’enseignements pour nos propres organisations de société et la cohésion de groupe. Il exige authenticité et alignement étant, lui-même, un être fait d’émotions, il montre comment passer de la fureur au calme en retournant tout simplement brouter.
Les mots clés de cette relation au cheval sont “partenariat et soutien”. Pour l'anecdote, la ponette Clochette est toujours à côté de moi lors des séances en troupeau, c’est en quelque sorte ma protectrice. Elle se tient toujours à mes côtés, c’est très étonnant, elle ne le fait d’ailleurs pas avec tout le monde, elle a choisi d’être là.
Est-ce que tous les chevaux peuvent faire de l'équicoaching ?
A priori oui, tous les chevaux le peuvent, à condition d’être éduqués et respectueux de l’homme. Pour autant, certains chevaux ne sont pas destinés à cela et certains détestent même ! Il faut savoir les écouter, je suis très attentive à eux, à l’énergie qu’ils dégagent. C’est pour cette raison que j’aime travailler en troupeau, ce sont eux qui décident des interactions.
Certains coachs éduquent les chevaux à l’équicoaching mais ce n’est pas mon cas. Ils sont simplement habitués à l’Homme. J’aime particulièrement travailler avec un troupeau (de 14 chevaux), le résultat n’est pas le même qu’un tête à tête dans un rond de longe avec un cheval. Tout va dépendre du travail que j’ai à faire avec mon client. Je n’emmènerais pas tout le monde dans un troupeau ou rond de longe, chaque cas est particulier. Il faut être très à l’écoute. Je n’utilise pas non plus de chevaux trop résignés, même si on peut travailler avec eux. Je préfère des chevaux “vivants”, type chevaux de propriétaires. Il faut bien connaître la cavalerie et savoir avec qui on va discuter.
Anne Pouraud, coach professionnelle et equicoachAnne Pouraud est formée au coaching professionnel pour accompagner les dirigeants et leurs équipes dans toutes les dimensions de l’entreprise. Spécialiste de la relation et du positionnement. Quand il est question de congruence ou d’alignement sur les objectifs, elle aime travailler avec les chevaux qui sont des véritables accélérateurs de processus. #Animaux #Cheval #Equicoach #Confianceensoi |
Anonyme il y a 3 ans