Le délicat sujet de l’aliénation parentale, controversée mais réelle ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

Il y a rarement des sujets que je trouve délicats à aborder, sauf ceux qui sont remis en cause, comme l’aliénation parentale. En effet, c’est un sujet à prendre avec des pincettes, tant il est encore débattu à l’heure actuelle. Cependant, c’est un sujet qui me tient à cœur, car il a été au centre d’un conflit au sein de ma famille. Voici donc pourquoi j’ai eu envie d’aborder ce sujet qui n’est vraiment pas simple. Explication.

Le délicat sujet de l’aliénation parentale, controversée mais réelle ?

Comment est décrite l’aliénation parentale ?

J’ai fait de longues recherches pour être sûre de ne pas dire de bêtises sur l’aliénation parentale 🤐. C’est le psychiatre américain, Richard Gardner, qui a popularisé ce terme en 1985 dans son article "Recent Trends in Divorce and Custody Litigation". Il a expliqué que l’aliénation parentale se produisait dans un contexte des conflits de garde alternée ou exclusive d’un ou plusieurs enfants.

Selon ce psychiatre, l’enfant va être dans un conflit de loyauté et sera amené à rejeter de manière injustifiée un de ses parents. De manière plus précise, voici le comportement que l’enfant pourrait adopter :

  • 👉 Une hostilité et un rejet extrême envers un parent,
  • 👉 Une idéalisation de l'autre parent, le parent "aliénant" et ne verra aucun défaut chez lui,
  • 👉 Une affirmation de son rejet, niant l’influence du parent aliénant,
  • 👉 Un discours autour de scénarios négatif à propos du parent rejeté
  • 👉 Une hostilité envers l’entourage du parent rejeté.

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Pourquoi l’aliénation parentale se met-elle en place ?

Toujours selon le psychiatre, l’aliénation se met en place parce qu’il y aurait un désir de vengeance du parent aliénant contre l’autre parent. Un tas d’émotions négatives, comme la colère, l’humiliation, l’amertume, seraient liés à ce comportement.

Il ajoute qu’il y aurait une peur de rejet chez le parent aliénant. Avec le divorce ou la séparation, le parent aliénant encouragerait l’enfant à rejeter l’autre parent pour renforcer sa propre relation avec l’enfant.

De plus, il décrit le parent aliénant comme un parent ayant des problèmes, souvent associés à des troubles psychologiques comme le trouble borderline ou la paranoïa. Pour lui, il y a une projection de ce dérèglement psychique qui interfère dans la relation avec l’autre parent et qui a des répercussions sur l’enfant.

Un phénomène psychologique non reconnu

Bon voici pour la théorie de Gardner, mais au vu du titre de cette partie, vous vous doutez qu’il y a un petit “hic” 😅. En effet, même si c’est un sujet qui a été beaucoup abordé pour mettre en avant une violence psychologique, il n’est pourtant pas reconnu. Voici des précisions suivant des questions qui reviennent souvent sur le sujet :

👉 Qui peut diagnostiquer l'aliénation parentale ?

Comme je l’ai dit, elle n’est pas reconnue comme un trouble mental par l'Association Américaine de Psychiatrie (APA) dans son Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-5), ni par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-11). Difficile donc de la faire diagnostiquer, mais il est possible d’en parler en thérapie malgré tout.

👉 Puis-je porter plainte pour aliénation parentale ?

Du côté de la justice française, le terme "aliénation parentale" n'apparaît pas dans les textes de loi, il n’est donc pas possible de porter plainte. Cependant, les juges des affaires familiales peuvent prendre en compte le phénomène dans leurs décisions, sous d'autres qualifications juridiques comme "l'instrumentalisation de l'enfant" ou "l'emprise sur l'enfant".

Un concept biaisé et sexiste ?

En fait, il est important de comprendre pourquoi l’aliénation parentale est autant décriée. Beaucoup de femmes ont peur d’une utilisation abusive de ce concept, notamment dans le cadre de violences conjugales où le père est aussi violent / abusifs sur les enfants. Carol Bruch, professeure de droit américaine, a expliqué que l’aliénation parentale venait discréditer la mère qui tente de protéger les enfants.

Et c’est souvent la mère qui est décrite comme parent aliénant. Il est donc important de se demander s’il n’y a pas un biais de genre dans les travaux de Gardner. En effet, le concept d’aliénation parentale est fondé sur des stéréotypes sexistes, qui dépeignent les femmes comme manipulatrices.

Voilà pourquoi le concept est remis en cause, tout comme le complexe d’Œdipe l’a été. Les travaux de Gardner ont contribué de manière significative à s’interroger sur l’impact psychologique de la séparation des parents sur les enfants, mais il faut tout de même se méfier des biais que l’on peut avoir. Que l’on adhère à la théorie de l’aliénation parentale ou pas, je pense que le plus important, c’est la prise en compte du bien-être de l’enfant et ça, je pense que les thérapeutes et la justice l’ont bien compris 😊.

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Mais aussi :

Sources : "Recent Trends in Divorce and Custody Litigation" de Richard Gardner // "Parental Alienation Syndrome and Parental Alienation: Getting It Wrong in Child Custody Cases" (2001) de Carol Brusch

Article proposé par Camille Lenglet

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