"Je suis overbookée", mais pourquoi adore-t-on le dire ?

Mis à jour le par Emilie Potenciano

« Je suis sous l’eau », « je n’ai le temps de rien », « boire un verre ? Attends, je check mon agenda et je vois si je peux caler ça ». Vous l'aurez compris, j'adooooore me la jouer overbookée en permanence mais pourquoi donc ? Qu'est-ce que ça dit de moi ? Explications !

"Je suis overbookée", mais pourquoi adore-t-on le dire ?
Sommaire : 

Une reconnaissance sociale

Selon une étude américaine, très sérieuse, effectuée par des chercheurs de l’Université de Harvard auprès de leurs concitoyens, l’inconscient collectif entretient l’idée selon laquelle : plus nous sommes occupés, plus notre niveau social est important et mieux nous sommes perçus par notre entourage. L’époque et la société dans laquelle nous vivons, exigeante et en constante évolution, nous imposeraient donc leurs rythmes. A contrario, l’oisiveté serait perçue comme un mal qu’il ne faut surtout pas attraper. 

Et ce n’est pas l’océan qui nous sépare qui fait prendre l’eau au modèle américain que nous adorons suivre pour le meilleur et pour le pire… C’est pourquoi nos curriculums vitae ne révèlent que très rarement des périodes sans activité professionnelle, quitte à jouer un peu sur les dates. On nous l’a appris très tôt : devoir justifier d’une période sans travail, aussi riche d’enseignements soit-elle, pourrait s’avérer disqualifiant … Impossible de travailler moins et d'avoir du temps, non non 😅 !

Les lois de la toute-puissante économie de marché nous imposeraient donc un modèle de reconnaissance sociale. Ainsi, nous éprouvons le besoin et la satisfaction de communiquer sur notre contribution acharnée au succès de cette société. Cela nous fait nous sentir indispensables et reconnus aux yeux des autres tant en milieu professionnel que personnel.

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Un marqueur culturel

Si le modèle américain peut traverser les océans, il peut également se heurter à quelques barrages. En Italie par exemple, on se base sur une toute autre approche du sujet. Cette hyper activité professionnelle, loin d’être prolifique, pourrait être révélatrice d’un manque d’organisation.

En effet, en Italie, une étude similaire à l’étude américaine évoquée précédemment, a démontré que le loisir est davantage valorisé sur le plan social. Pour les Italiens, le must de la réussite serait de parvenir à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. Ainsi, avoir du temps libre et se permettre le luxe d’avoir des loisirs permettraient aux Italiens de bénéficier d’une image sociale plus élevée. 

Une question de point de vue 👀 ? 

Oui mais pas uniquement. Une éducation basée sur la réussite et la performance peut également conditionner toute notre vie professionnelle d’adulte.

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L'éducation de la performance

Souhaitant préparer au mieux leur enfant pour la vie future et pensant bien faire, certains parents imposent, en effet, à leur enfant une pression et des exigences très élevées, faisant d’eux des bêtes à concours dès leur plus jeune âge :

  • Course aux bons résultats à l’école
  • Cours privés
  • Activités extra-scolaires visant à favoriser les facultés intellectuelles

Une charge de travail supplémentaire et des activités ciblées allant souvent à l’encontre des désirs et des besoins de l’enfant. Pourtant, après de longues journées d’école, un enfant a besoin de pratiquer une activité « plaisir », et si possible de son choix. Une activité qui lui permette de se libérer du stress, de s’épanouir, de se découvrir de nouveaux talents, et de favoriser ses liens sociaux

En grandissant, les enfants conditionnés à la performance de résultats conservent profondément ancrés en eux les exigences et projections de leurs parents. Ils ressentent le besoin d’être (hyper) actifs pour se sentir vivants, compétitifs, en adéquation avec ce que l’on attend d’eux malgré les difficultés et la fatigue qu’impose un tel rythme. En proclamant leur épuisement à l’entourage, ces working girls and boys réclament donc de la reconnaissance, et de l’amour. 

Le danger d'être overbooké

Que ce soit à l'âge adulte ou pour les enfants, suivre un rythme effréné n'est pas sans risque. Les enfants développent des schémas de pensée biaisés, avec des prophéties autoréalisatrices qui les empêchent d'évoluer comme ils veulent. Et qu'est-ce que cela donne une fois adulte ? Des personnes fatiguées, qui n'arrivent pas à s'écouter et surtout, qui ont une fatigue psychique et physique. 

Un rythme infernal empêche de remettre en question son mode de vie. C'est bien souvent le burn-out qui stoppe tout et qui fait comprendre l'ampleur des dégâts. Overbooké? Et s’il était temps de lever le pied et de revoir vos priorités ?


L’avis de la rédaction - Il est temps d’apprendre à lâcher prise

Pour durer sur la longueur, privilégiez votre équilibre, arrêtez-vous un instant et prenez le temps de souffler. Vous ressentez la peur du vide, le besoin vital de remplir votre agenda ? Alors que pensez-vous de commencer par vous consacrer à une activité qui vous permettra de prendre du recul et de vous recentrer ? La méditation ou le yoga pourraient fortement vous aider dans l’apprentissage du "lâcher prise". Cependant, si cette programmation au succès est trop profondément ancrée en vous, malgré toute la pression et la fatigue ressenties, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un psychologue ou un thérapeute. Ils sauront déterminer l’origine du problème et sauront vous aider à retrouver un juste équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle.


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