"Tu as un peu pris non ?", "tu viens d'où ?... Vraiment.", "Tu es encore venue seule ?" : petites phrases et gros impact
Attaques sur le physique, les origines, la vie amoureuse ou que sais-je encore, les phrases qui font mal se nichent partout et peuvent sortir de la bouche de n'importe qui. Et je dis bien n'importe qui. Interrogez-vous. Victimes de nos préjugés (inconscients ou non) ou de nos habitudes, n'avons-nous jamais, nous-même, énoncé ces phrases qui tuent ? Pour être drôle, par maladresse ou par cruauté, nous sommes toutes un jour susceptible d'être la relou de service qui dit la phrase de trop.
Méfiance alors, car si on parle de micro-agressions, il n'en demeure pas moins que leur impact est maxi ! Parce que la micro-agression n'est pas une attaque frontale, elle est sournoise, parfois, elle ne semble même pas vouloir nous faire mal. Elle se classe donc directement dans les attitudes passives-agressives. Impossible d'entrer en conflit ouvert avec quelqu'un qui semble "juste" faire une remarque ou poser une question.
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Une fois ça va, deux fois bonjour les dégâts
C'est comme pour beaucoup de choses, la phrase qui fait mal ne fait vraiment mal que lorsqu'elle devient systématique et/ou répétitive. Si quelqu'un nous fait un jour une remarque du type : "mais tu aimes bien manger toi dis donc !" ou encore "toujours célibataire, tu devrais faire plus efforts ?" ou comme celle que cite Sophia Aram : "tu ne manges pas de viande ou tu ne manges juste pas de porc ?"
Eh bien, il se trouve que face à une remarque on peut gérer, voire excuser son interlocuteur. Face à la même remarque répétée par le même interlocuteur ou par diverses personnes, l'effet sera bien sûr empiré avec à la clé, colère, énervement, sentiment d'être blessée, mais aussi perte de confiance en soi, sentiment d'infériorité, etc.
💀 À question qui tue, réponse qui tue : comment répondre ?
Pour Sophia Aram, le point de départ de son livre, c'est un repas à Boulogne, au cours duquel un avocat lui demande : "dis, toi qui habites à Trappes, tu aurais un moyen de me trouver un peu d'herbe ?" Cette fois-ci, il n'a fallu qu'une fois pour que l'autrice et humoriste soit choquée. Cette question renvoie bien sûr à l'idée que les habitants de Trappes sont tous des consommateurs de drogue ou dealent, voire les deux et peut aussi faire un sous-entendu par rapport aux origines de Sophia Aram. Choquée, mais pas muette, elle a tenu à répondre : "et toi qui es de Boulogne, t'as pas un plan putes ?" Une réponse qui manque de subtilités ? Peut-être.
Néanmoins, une réponse qui claque et qui a le bon ton de mettre de doigt sur tous les préjugés contenus dans cette question qui fait mal. Mais je dois bien le reconnaître, nous ne sommes pas toutes capables de formuler ce type de réponse lorsqu'on se sent agressée par une phrase ou une question. Pour bien réagir, encore faut-il savoir si on a affaire à une personne perfide, qui cherche à blesser ou simplement à une personne maladroite. L'idéal étant, dans les deux cas, d'éviter le conflit. On peut donc user de l'humour ou questionner son interlocuteur.
➡ Face à une remarque sournoise, si par exemple lors d'un repas quelqu'un vous demande, "tu es sûre que tu veux te resservir ?"
vous pouvez retourner la situation en lui demandant pourquoi il vous pose cette question, est-ce que c'est parce que tu me trouves grosse ? Est-ce que c'est parce que tu penses que je devrais faire attention à mon poids ? Il n'y a même pas forcément besoin d'entrer dans les détails, rien qu'en questionnant son interlocuteur sur sa remarque, on le force à faire face à ses préjugés.
➡ Et face à une remarque maladroite, si par exemple une personne de couleur s'entend dire, par quelqu'un pensant être sympas, "tu t'exprimes vachement bien."
Le mieux serait d'utiliser l'humour et la bienveillance pour désamorcer la situation, expliquant à quel point cette remarque peut être raciste et induite par des préjugés. Évidemment, tout dépend de l'expérience, répondre chaque fois par un sourire, c'est bien, mais parfois ça ne passe pas, il faut aussi savoir mettre les points sur les i.
>>> Et sinon, avoir de la répartie, ça s'apprend !
Pour encore plus de remarques pleines de préjugés : La question qui tue - Perfidies ordinaires, maladresses et autres micro-agressions par Sophia Aram
Comment éviter de prononcer la phrase qui tue ?
Comme maman nous l'a souvent répété : mieux vaut tourner sa langue dans sa bouche avant de parler... et aussi se poser des questions. En formulant cette remarque ou cette interrogation, qu'est-ce que je cherche ? Est-ce que je veux faire mal ? Est-ce que je veux être sympa ? Mais dans ce cas ne suis-je pas maladroite, offensante ? Pourquoi je dis ce que je dis, est-ce que je suis animée par un préjugé ? Ces questions visent à nous aider à lutter contre les préjugés, puisque ce sont eux les coupables dans ce type de micro-agressions. Il faut tenter de comprendre à quel point c'est violent d'assigner une personne à nos propres préjugés.
À noter :
En couple, dans des moments de tension, on évitera de se balancer ce type de phrases qui font mal, du genre : "t'es bien comme ta mère" ou "je comprends mieux ton ex", qui n'ont en fait pour but que de mettre de l'huile sur le feu, avouons-le. En général, avec la communication positive en couple on obtient de bien meilleurs résultats !
👋 Dispute de couple : 7 phrases à ne jamais prononcer
⛔ Avec tout ça, on se dit que la spontanéité des échanges peut gravement être affectée, alors il faut simplement se rappeler que des gaffes, tout le monde en fait, mieux vaut alors s'excuser, en tirer une leçon et passer à autre chose. Et puis, en se faisant l'avocat du diable, on peut aussi penser que le monde est rempli de personnes susceptibles qu'on se moque de blesser, parce qu'on veut garder notre liberté de ton. C'est audible, attention seulement de bien balayer devant sa porte !
L'avis de la rédaction : verbalisez votre ressentiN'hésitez pas à exprimer ce que vous ressentez afin de faire comprendre à l'autre que sa remarque vous a blessé. Votre interlocuteur n'en a pas forcément conscience. Verbalisez vos émotions, votre ressenti, c'est important pour vous comme pour l'autre. Et si vous êtes blessé trop souvent, alors il est temps de contacter un coach pour comprendre d'où vient ce malaise et comment mieux affronter ces situations. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un coach bien-être |
Source : Ces petites phrases qui font mal - émission Grand bien vous fasse du 27 avril 2021 sur France Inter
Se respecter et respecter les autres, ça passe aussi par la communication non-violente, avec la méthode OSBD
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