L’Happycratie : une véritable industrie du bonheur
L’Happycratie est un terme né grâce au livre d’Eva Illouz et Edgar Cabanas :
"Happycratie – Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies"
Le but de cet ouvrage est de dénoncer la psychologie positive de l’industrie du bonheur et du développement personnel. Tout cela use et abuse de techniques destinées à nous rendre plus heureux et plus heureuse. Il suffirait d’écouter les experts pour être enfin épanoui ! Bien sûr, c’est en théorie 🙄. En réalité, cela cache un commerce bien fructueux, qui brasse des millions d’euros et qui affirme pouvoir faire disparaître toutes les émotions négatives qui nous habitent…
📌 Il y a qu’à voir comment le titre musical de Pharrell William a été sur-utilisé, que ce soit dans le marketing, la pub, le développement personnel… On voit aussi des choses aberrantes comme des postes de “Chief Happiness Officer” afin que des personnes soient chargées de combattre le mal-être au travail avec de la positivité toxique. |
L’injonction au bonheur diffusée par les gourous de la psychologie positive est creuse, elle existe juste pour être en phase avec le néo-libéralisme, c’est un anesthésiant social. Comme un pansement sur une plaie qui n’a pas été désinfecté, elle ne règle pas le problème, au contraire, elle l’empire 🤕.
La pression à s’épanouir
En effet, une étude menée par le chercheur néerlandais, Egon Dejonckheere, prouve bien que forcer le bonheur est toxique. L’étude se concentre sur les pays nordiques, censés être les plus heureux et pourtant, avec un fort taux d’anxiété chez les habitants. En effet, ces derniers ressentent beaucoup de pression pour s’épanouir et cela a des conséquences dévastatrices 😅.
Plus on nous dit d’être heureux.se, plus cela devient source d’angoisse. On se met alors à ressentir de la culpabilité par rapport au fait qu’on ne se sente pas épanoui et on se compare aux autres. Ces derniers semblent plus heureux, mieux lotis et donc on se dévalorise.
👉 Bien évidemment, les réseaux sociaux sont un frein au bonheur, puisqu’il accentue cet effet de comparaison.
Bref, c’est une sorte de complexe d’infériorité liée au bonheur ! Au lieu de nous concentrer sur les émotions actuelles, on se focalise sur celle que l’on “devrait” ressentir, ce que la société attend de nous. Cela creuse forcément un fossé et une dissonance cognitive, on a l’impression que le bonheur est inaccessible 🙃…
L’optimiste aveuglant
Il faut que l’on se détache de l’injonction au bonheur pour se focaliser un peu plus sur l’instant présent, sur ce qu’on ressent à l’instant T et nos petits bonheurs quotidiens. Cela compte bien plus que l’étalage de joie et l’étage de la réussite de notre vie. Ce n’est que de la poudre aux yeux, ça nous enferme juste dans plus de souffrance, en particulier si on a des troubles psychiques.
D’autant plus que l’Happycratie véhiculée par notre société nous aveugle. On est maintenu dans une bulle artificielle qui atténue nos capacités d’indignations. Il est normal de s’indigner, de militer, de contester quelque chose qui ne nous convient pas. C’est le seul moyen de lutter contre ce bonheur irréel que l’on veut appliquer sur nous comme un traitement miracle. On a le droit de souffrir, d’aller mal et il ne faut pas aller contre ses émotions au risque de les empirer.
L’avis de la rédaction - Une illusion plutôt qu’une solutionBeaucoup de personnes sont persuadées qu’en appliquant des méthodes de développement personnel que tout ira mieux dans leur vie. Comme l’a dit Camille, c’est une illusion plutôt qu’une solution. Il faut plutôt partir à la racine de notre insatisfaction et comprendre ce qui nous fait souffrir. C’est un travail long et complexe qu’il est souvent nécessaire de faire avec un thérapeute. Il vaut donc mieux ignorer les conseils de la psychologie positive pour se concentrer sur soi et sur son passé. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
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